Le PIB devrait croître à 1.3 % en 2024 et à 1.5 % en 2025, avant de se renforcer à 1.9 % en 2026, selon une mesure non corrigé des événements sportifs. La croissance sera stimulée par l’amélioration de la demande intérieure, le recul de l’inflation, des conditions financières plus favorables et une hausse de l’emploi. Les exportations pâtissent de l’aggravation des incertitudes relatives à la demande extérieure, notamment de l’Allemagne, et de la vigueur de la monnaie suisse. L’inflation a baissé et restera proche de 1.0 % en 2025 et 2026. Les tensions géopolitiques pourraient faire monter les prix des matières premières et entraîner une hausse de l’inflation au-delà des projections actuelles.

La politique budgétaire restera neutre dans l’ensemble au cours des deux prochaines années, même si une légère amélioration des résultats budgétaires permettra une diminution de la dette publique par rapport au PIB en 2025 et 2026. L’assouplissement monétaire devrait se poursuivre en 2025, à mesure que la baisse de l’inflation s’accélérera. Accélérer la transformation numérique dans l’ensemble des secteurs de l’économie stimulerait la croissance de la productivité.

Selon les estimations, la croissance économique devait avoir augmenté de 0.2 % au troisième trimestre de 2024. La croissance a été principalement stimulée par l’expansion du secteur chimique et pharmaceutique. En revanche, le reste du secteur manufacturier s’est contracté et celui des services a enregistré une croissance inférieure à la moyenne. Le marché du travail a été dynamique, malgré un récent fléchissement. En octobre, le nombre de demandeurs d’emploi était supérieur de 2.5 % à son niveau de l’année précédente, tandis que le nombre d’emplois vacants corrigé des variations saisonnières avait progressé de 1.6 %. Les pénuries de main-d’œuvre sont élevées par rapport à leur niveau normal, et touchent particulièrement les secteurs de la santé, de l’ingénierie et des technologies de l’information. L’inflation a reculé pour s’établir à 0.6 % en octobre, contre 1.1 % en août et 0.8 % en septembre.

Le secteur bancaire reste exposé aux récessions économiques internationales, en particulier dans la zone euro. Les conditions changeantes des marchés financiers mondiaux peuvent avoir une incidence particulière sur les flux de revenus provenant de commissions dans les domaines de la gestion de patrimoine, de la gestion d’actifs et de la banque d’investissement où les revenus dépendent largement des actifs des clients, de l’activité des transactions et des conditions du marché.

La banque centrale a réduit son taux de référence de 25 points de base pour le ramener à 1.0 % en septembre 2024, en réponse à la désinflation rapide. Elle devrait l’abaisser une nouvelle fois pour le faire passer à 0.75 % avant la fin de 2024, puis procéder à une autre réduction au début de 2025 qui le ramènera à 0.5 %. Les dépenses budgétaires exceptionnelles seront progressivement supprimées. Jusqu’en 2025, la hausse des recettes courantes devrait être nettement plus rapide que celle des dépenses courantes, en dépit de l’accélération de la croissance des dépenses de défense. Le solde financier des administrations publiques devrait être ramené à 0.3 % du PIB en 2024 et rester globalement inchangé en 2025 et 2026. La dette publique devrait s’établir à 39.1 % du PIB en 2024 et diminuer peu à peu pour atteindre 38.6 % du PIB en 2026. L’orientation budgétaire devrait être globalement neutre au cours des deux prochaines années.

Le PIB réel devrait croître de 1.3 % en 2024, sous l’effet de la récupération rapide de la consommation privée. Le recul de l’inflation et l’assouplissement monétaire en cours continueront de stimuler la demande intérieure et le PIB devrait augmenter de 1.5 % en 2025 et de 1.9 % en 2026. La hausse des prix à la consommation devrait atteindre le point médian de 1 % de la fourchette retenue comme objectif par la banque centrale au premier trimestre de 2025 et rester à ce niveau tout au long de 2025 et de 2026. Un assouplissement monétaire plus lent que prévu dans les grandes économies pourrait exacerber les vulnérabilités sur les marchés financiers, en particulier si les rendements des fonds de pension suisses sont inférieurs à ceux observés à l’échelle internationale. Dans le même temps, une récession plus marquée en Allemagne ou un ralentissement plus important aux États-Unis et en Chine pourraient sérieusement réduire les perspectives à l’exportation. À l’inverse, une inflation inférieure à celle des principaux partenaires commerciaux du pays pourrait accroître la compétitivité des exportations et porter leur croissance au-delà des projections actuelles.

L’économie est confrontée aux pressions suscitées par le vieillissement démographique, par la nécessité de s’adapter au changement climatique et de tenir les engagements en matière de réduction des émissions. Pour faire face aux enjeux démographiques, l’âge de départ à la retraite pourrait être automatiquement revu de manière à tenir compte de l’allongement de l’espérance de vie. Parallèlement, les incitations destinées à encourager le report du départ à la retraite pourraient être développées. Les programmes de reconversion professionnelle pourraient être encore améliorés afin de préserver l’attachement au travail des seniors, tandis que des mesures visant à augmenter le taux d’activité des femmes, en particulier des migrantes, pourraient également être mises en place. La transition vers les sources d’énergie neutres en carbone pourrait être accélérée, en particulier dans les secteurs des transports et de la construction. Une accélération de la transformation numérique se traduirait par une plus forte croissance de la productivité.