L’économie mondiale a continué de faire preuve de résilience cette année, même si la vigueur de l’activité a pu varier selon les pays et les secteurs. L’inflation a continué de se modérer et l’inflation globale est désormais revenue aux objectifs fixés par les banques centrales dans la plupart des économies. Les tensions sur les marchés du travail se sont également atténuées, bien que les taux de chômage restent généralement au niveau, ou proches, de leurs points historiquement bas. Toutefois, des risques planent sur une projection centrale par ailleurs relativement positive. Les principaux tiennent à l’intensification des tensions géopolitiques, à une inflation qui s’avérerait plus persistante que prévu et à une réévaluation brutale des risques sur les marchés financiers.
Perspectives économiques de l'OCDE, Volume 2024 Numéro 2
Résilience en période d’incertitude
Introduction
Chiffres clés
3.3 %
Projections de croissance du PIB mondial pour 2025
1.9 %
Projections de croissance du PIB dans la zone OCDE pour 2025
La croissance mondiale devrait rester stable
La croissance du PIB mondial devrait s’affermir légèrement pour s’établir à 3.3 % en 2025 et rester stable à ce niveau tout au long de 2026. Dans les économies de l’OCDE, la croissance du PIB devrait être modeste par rapport à son niveau d’avant la pandémie et s’établir à 1.9 % en 2025 comme en 2026. Dans les économies non membres de l’OCDE, on table également sur une croissance agrégée globalement stable aux alentours de son rythme actuel, l’Asie émergente demeurant le principal contributeur à la croissance mondiale.
L’inflation devrait poursuivre son repli
Le recul de l’inflation globale s’est poursuivi dans la majorité des pays tout au long de 2024, à la faveur de nouvelles baisses des prix des produits alimentaires, de l’énergie et des biens. Toutefois, dans les services, la hausse des prix se révèle encore persistante, s’établissant à environ 4 % dans l’économie médiane de l’OCDE en septembre. À l’avenir, dans les pays du G20, la hausse annuelle des prix à la consommation devrait encore diminuer et revenir à l’objectif d’ici la fin de 2025 ou au début de 2026 dans près de la totalité des autres grandes économies.
Face aux fortes pénuries de main-d’œuvre, il faut agir avec détermination
Malgré une certaine détente observée sur les marchés du travail, les pénuries de main-d’œuvre et de compétences restent très prononcées. Au cours de la dernière décennie, les taux d’emplois vacants ont presque doublé, avec des hausses particulièrement marquées dans des secteurs comme la santé et les technologies de l’information et de la communication. Le vieillissement de la population exacerbe ces pénuries et devrait s’accélérer dans les décennies à venir. La persistance des pénuries de main-d’œuvre peut gêner la croissance économique et empêcher d’exploiter le plein potentiel de la double transition numérique et écologique. Pour y remédier, les secteurs public et privé devront investir dans le perfectionnement et la reconversion, et il faudra réformer les systèmes d’enseignement et d’apprentissage tout au long de la vie de façon à ce que la main-d’œuvre, avec ses compétences, puisse répondre aux besoins nouveaux.
De grandes incertitudes subsistent
Notre scénario central tel qu’il ressort des Perspectives économiques offre une image de résilience. Cet optimisme est toutefois modéré par l’ampleur des incertitudes. Les fortes tensions géopolitiques risquent d’entraîner des perturbations sur les marchés de l’énergie et dans les chaînes d’approvisionnement, provoquant potentiellement une hausse de l’inflation et un ralentissement de l’activité économique. Plus généralement, ces tensions ont perturbé les échanges dans les économies avancées comme dans les économies émergentes, accentuant l’incertitude quant à l’évolution future du commerce mondial. Un environnement commercial plus protectionniste et plus fragmenté, avec des politiques de repli sur soi, aurait des répercussions négatives sur la concurrence, ferait monter les prix et nuirait à la productivité et à la croissance, pesant également sur le potentiel de rattrapage des économies de marché émergentes.
Que peuvent faire les pouvoirs publics ?
À mesure que l’inflation va se modérer pour converger vers les objectifs des banques centrales, l’abaissement des taux directeurs doit se poursuivre dans les économies avancées, mais le calendrier et l’ampleur de ces baisses devraient être soigneusement examinés et rester fonction des données disponibles afin que les tensions inflationnistes puissent être durablement contenues.
Des mesures budgétaires décisives s’imposent pour assurer la viabilité de la dette, préserver une marge de manœuvre permettant de réagir à de futurs chocs et générer des ressources qui permettront de faire face aux importantes tensions qui s’annoncent sur les dépenses. Il est indispensable de redoubler d’efforts pour contenir et réaffecter les dépenses et accroître les recettes, en les inscrivant dans des trajectoires d’ajustement à moyen terme crédibles et adaptées aux spécificités de chaque pays, de façon à garantir une stabilisation du poids de la dette.
Depuis la crise financière mondiale, la production potentielle a globalement fléchi, dans les économies avancées comme dans les économies émergentes. Des réformes sont essentielles pour stimuler la productivité, accroître la diffusion des nouvelles technologies et améliorer les taux d’activité. Pour ce faire, elles devraient viser à renforcer l’éducation et le développement des compétences, et réduire les contraintes qui freinent l’investissement et la mobilité de la main-d’œuvre sur les marchés du travail et des produits. De telles réformes devraient être complétées par des investissements publics dans les domaines importants marqués par de graves défaillances du marché.
Études économiques par pays
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