La part de la population qui vit en ville en Afrique est passée de 27 % en 1990 à 54 % en 2020. Les villes stimulent le développement économique, augmentent la résilience et aident à répondre aux défis de la durabilité. L'urbanisation a contribué à près de 30 % de la croissance du PIB par habitant de l'Afrique ces deux dernières décennies. Les petites villes restent plus performantes que les zones rurales en termes de salaires, d'emplois qualifiés, de niveau d'éducation, ainsi que d'accès aux services et aux infrastructures, ce qui souligne les avantages économiques et l'amélioration du niveau de vie qu'apportent les environnements urbains.
Urbanisation, infrastructure et développement
Les villes à forte croissance transforment les paysages économiques, sociaux et politiques. Ce constat est particulièrement pertinent en Afrique où l'urbanisation offre des opportunités significatives dans l’accélération des progrès vers la réalisation des agendas de développement 2030 et 2063. L'OCDE fournit des données essentielles et des analyses politiques afin d’aider les décideurs à mieux appréhender les impacts de la croissance urbaine.
Messages clés
Il est impératif de reconnaître le rôle stratégique des villes dans les programmes de développement nationaux, afin de libérer leur potentiel de croissance et d'adaptation au changement climatique. En première ligne de la lutte contre le changement climatique, les villes africaines doivent donner la priorité aux espaces verts afin d’améliorer les services écosystémiques et la résilience, mais aussi de promouvoir la durabilité dans un contexte de croissance urbaine rapide.
Dans un contexte de forte croissance démographique et d'urbanisation rapide, les petites et moyennes villes jouent un rôle discret mais essentiel dans la transformation rapide des implantations humaines, notamment parce qu’elles fluidifient les échanges massifs de population, de biens et de services entre zones rurales et métropolitaines. La plupart de ces villes intermédiaires sont encore en pleine croissance : il est donc temps d'influencer leur dynamique, et ainsi l'ensemble de la conception de l'urbanisation dans ces régions, de manière à limiter l'exposition des citadins aux chocs climatiques et à éviter le verrouillage carbone.
Contexte
L'urbanisation en Afrique est l'occasion d'améliorer les résultats socio-économiques et le niveau de vie sur le continent
L’urbanisation est à l’origine d’un tiers de la croissance du PIB par habitant de l'Afrique au cours des deux dernières décennies. Le constat est clair : les villes génèrent des économies d'agglomération qui stimulent la productivité des entreprises et des travailleurs. Outre des salaires plus élevés, des emplois plus qualifiés et une augmentation du nombre d'heures travaillées, les habitants des villes bénéficient d'un meilleur accès à l'éducation, aux services et aux infrastructures que ceux des zones rurales.
En outre, les avantages des villes s'étendent au-delà de leurs frontières et ont un impact positif sur les zones rurales avoisinantes. La proximité des centres urbains améliore les performances des régions rurales, pendant que le développement des petites et moyennes villes rapproche les infrastructures et les services essentiels des populations rurales. Pour maximiser ces avantages, les gouvernements africains doivent investir stratégiquement dans les villes de toutes tailles, pour y favoriser un environnement où les communautés urbaines et rurales peuvent prospérer.
Des espaces verts pour accroître la résilience des villes au changement climatique et renforcer leur durabilité
Les espaces verts peuvent atténuer les effets des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les vagues de chaleur, les fortes précipitations, les tempêtes et les inondations, mais aussi les risques à évolution lente comme la sécheresse, l'érosion des sols et les glissements de terrain. Les analyses de l'OCDE montrent que les espaces verts peuvent contribuer à réduire la pollution de l'air dans les zones urbaines en Afrique. Outre le stockage du carbone, ils contribuent également à la qualité de l'eau mais aussi à la conservation de la biodiversité. Pourtant ces espaces disparaissent à mesure que les agglomérations urbaines deviennent plus compactes.
L'indicateur d'espace vert représente la proportion d'une agglomération urbaine couverte par un espace vert. Une valeur de 0,25 signifie que les espaces verts couvrent 25 % de la zone urbaine. La couleur de l'agglomération représente la valeur de l'indicateur en 2021. Ces données sont régulièrement mises à jour pour l'ensemble du continent.
Des villes intermédiaires pour contribuer à la réduction les émissions de GES
Dans les pays en développement, la plupart des émissions urbaines deCO2 sont produites par les grandes villes. En 2015, les villes de plus d'un million d'habitants ont produit près de 13 millions de tonnes de CO2 en moyenne. C'est presque cinq fois plus que la quantité moyenne produite par les villes de 500 000 à 1 million d'habitants, 37 fois plus que pour les villes de 100 000 à 500 000 habitants et 132 fois plus que pour les villes de 50 000 à 100 000 habitants. Dans l'ensemble, les villes de plus d'un million d'habitants représentent 57 % de toutes les émissions de CO2. La contribution aux émissions de CO2 selon la taille de la ville dépend en outre du secteur d'activité. Les grandes villes produisent environ deux tiers des émissions de CO2 dans les secteurs des transports et de l'industrie, et plus de la moitié des émissions dans le secteur résidentiel. En revanche, les villes intermédiaires sont responsables de la majeure partie des émissions dans les secteurs de l'énergie et de l'agriculture.
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