La croissance du PIB ralentira pour passer de 4 % en 2024 à 3.5 % en 2025 puis à 3.6 % en 2026. La forte confiance des entreprises, les entrées massives d’investissement direct étranger et l’augmentation du revenu des ménages soutiendront la demande intérieure. La croissance des exportations restera vigoureuse en 2024-25 mais elle fléchira en 2026, sur fond de modération de l’expansion économique des États-Unis, principal partenaire commercial du Costa Rica. L’inflation globale devrait se hisser à 1.6 % en 2025 puis à 2.6 % en 2026.

La politique budgétaire demeurera à juste titre restrictive, la règle budgétaire limitant l’augmentation des dépenses publiques. Le cycle d’assouplissement de la politique monétaire prendra fin, compte tenu de la montée de l’inflation globale vers la fourchette retenue comme objectif par la banque centrale. Réorienter la formation professionnelle vers les compétences numériques et techniques très recherchées, renforcer les programmes et rehausser le nombre de diplômés en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STIM), et faire en sorte que davantage d’enfants de moins de quatre ans bénéficient des services d’éducation et d’accueil des jeunes enfants contribueraient à satisfaire la demande sur le marché du travail et à tirer vers le haut le taux d’activité des femmes.

Au cours des trois premiers trimestres de 2024, la vigueur de la demande intérieure a stimulé la croissance du PIB, qui a bénéficié d’entrées record d’investissement direct étranger (IDE) et d’une forte confiance. Le rythme de l’expansion économique ralentit mais demeure soutenu, ainsi que l’illustre la hausse de 4 % (en glissement annuel) de l’indice mensuel d’activité économique (IMAE) en septembre 2024. L’inflation globale reste négative et s’établissait à -0.8 % (en glissement annuel) en octobre 2024. L’inflation sous‑jacente était encore basse en octobre 2024, à 0.5 % (en glissement annuel). La situation du marché du travail s’est améliorée, le taux de chômage s’étant établi à 6.6 % en septembre, mais le taux d’activité et le taux d’emploi, qui étaient respectivement de 57.3 % et 53.5 % en septembre, restent inférieurs à leurs niveaux d’avant la pandémie. Les entrées d’investissement direct étranger ont progressé au premier semestre de 2024, ce qui a soutenu l’emploi formel. Le risque-pays, évalué à partir de l’écart de rendement des obligations costariciennes mesuré à l’aide de l’indice obligataire des marchés émergents (EMBI, Emerging Market Bond Index), est proche de son plus bas niveau des dix dernières années.

On pose l’hypothèse que le cycle d’assouplissement de la politique monétaire s’achèvera en 2025. Le taux directeur devrait atteindre 3.75 %, l’inflation commençant à monter lentement vers l’objectif de 3 %. Le solde primaire de l’administration centrale devrait rester excédentaire (à hauteur de 1.6 % du PIB en 2025 puis de 1.8 % en 2026), la règle budgétaire limitant la hausse des dépenses courantes. Le déficit budgétaire de l’administration centrale devrait atteindre 3.2 % du PIB en 2025 puis 2.8 % en 2026, le coût du service de la dette demeurant élevé (4.7 % du PIB en 2025 puis 4.5 % du PIB en 2026). La dette publique devrait, quant à elle, continuer à diminuer pour tomber en deçà de 60 % du PIB d’ici à la fin de 2026.

La croissance devrait ralentir pour s’établir à 3.5 % en 2025 puis à 3.6 % en 2026. La consommation privée se modérera en 2025 mais se redressera en 2026, l’évolution des salaires réels renforçant progressivement le revenu disponible. La vigueur de l’activité économique continuera de soutenir la création d’emplois, même si l’emploi ne devrait augmenter que lentement et le taux d’activité devrait demeurer inférieur à son niveau d’avant la pandémie. L’investissement privé restera dynamique au cours des deux prochaines années, sous l’effet d’entrées massives d’investissement direct étranger. En revanche, l’investissement public demeurera atone en raison des efforts de maîtrise des dépenses déployés pour respecter la règle budgétaire. Les exportations se modéreront en 2026, parallèlement à l’évolution de la situation économique des États‑Unis, principal partenaire commercial du Costa Rica. La croissance récente des crédits libellés en devises (environ 32.6 % de l’encours total de prêts) et l’intervention dont a fait l’objet une coopérative de crédit en mai 2024 mettent en évidence des vulnérabilités financières, notamment l’exposition à de fortes fluctuations du taux de change, qui imposent de continuer à prendre des mesures pour renforcer la surveillance financière. À l’inverse, le regain d’efforts déployés pour approfondir l’intégration commerciale du Costa Rica pourrait renforcer son solde extérieur.

Pour rehausser le taux d’activité des femmes et renforcer la croissance, il faudra faire en sorte que davantage d’enfants de moins de quatre ans bénéficient des services d’éducation et d’accueil des jeunes enfants, et allonger la durée de prise en charge des enfants dans l’enseignement préscolaire et primaire. Réorienter la formation professionnelle vers les compétences recherchées, tout en renforçant les programmes et en rehaussant le nombre de diplômés en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STIM), permettrait de réduire les problèmes d’inadéquation des compétences ainsi que les pénuries de compétences, d’attirer de nouveaux investissements directs étrangers et de bénéficier de l’ouverture aux échanges. Offrir un soutien ciblé aux élèves du primaire et du secondaire dont les résultats sont insuffisants, destiné en priorité à ceux qui sont issus de catégories vulnérables, renforcerait aussi l’égalité des chances. Pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, le Costa Rica devrait réduire ses émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports en renforçant le réseau de transports en commun ainsi que l’électrification du secteur, et continuer à développer les sources d’énergie renouvelables.