Face à une incertitude accrue et à la perspective d’une hausse importante des prix de nombreux biens échangeables, les banques centrales devront rester vigilantes en veillant à ce que les tensions inflationnistes sous-jacentes soient durablement contenues. Une augmentation ponctuelle du prix relatif des biens échangeables due aux droits de douane sera probablement tolérée, mais des hausses de prix successives ou des signes de progression des anticipations d’inflation dans un contexte de tensions persistantes sur les marchés du travail exigeraient probablement un relèvement des taux directeurs. À l’inverse, toute baisse de la production qui en résulterait exercerait des pressions générales à la baisse sur l’inflation. Ces facteurs, conjugués au risque d’instabilité monétaire lié à la divergence des taux directeurs entre les pays, signifient probablement que les décisions des pouvoirs publics seront soigneusement dosées pendant un certain temps.
Politique économique
La politique économique englobe un large éventail de stratégies employées par les gouvernements pour optimiser les performances économiques. Elle comprend des domaines tels que la politique fiscale, qui traite des dépenses et des recettes publiques ; la politique monétaire, axée sur le contrôle de la masse monétaire et des taux d'intérêt ; la réforme structurelle, qui vise à améliorer l'efficacité économique et la compétitivité à long terme ; et la réforme réglementaire, qui se concentre sur la mise à jour et la rationalisation des réglementations économiques.

Messages clés
Des mesures budgétaires décisives s’imposent pour assurer la viabilité de la dette, préserver une marge de manœuvre permettant aux gouvernements de réagir à de futurs chocs et dégager les ressources nécessaires pour faire face aux tensions importantes sur les dépenses actuelles et à venir du fait du vieillissement démographique, des mesures d’atténuation du changement climatique et d’adaptation à ses effets, et de la forte hausse prévue des dépenses de défense. Les économies de marché émergentes se caractérisent également souvent par des besoins importants d’investissement en capital humain et physique, ainsi que dans leur système de sécurité sociale encore insuffisants. Dans un grand nombre de pays, le coût du service de la dette augmente à mesure que les titres d’emprunt à faible rendement arrivent à échéance et sont remplacés par de nouvelles émissions, si bien que dans certains pays à faible revenu, les dépenses publiques consacrées au service de la dette sont désormais plus importantes que les dépenses d’éducation ou de santé. Les pouvoirs publics pourraient être sollicités afin d’instaurer des mesures de soutien supplémentaires dans les pays qui pâtissent de la hausse des coûts des échanges. Des mesures d’aide au revenu bien conçues et bien ciblées peuvent, le cas échéant, aider à amortir l’effet initial à court terme de ces chocs sur les entreprises et les ménages à faible revenu, mais d’autres solutions plus structurelles s’avèrent nécessaires lorsque les effets négatifs des chocs sur la compétitivité extérieure sont susceptibles de perdurer.
Les pouvoirs publics doivent rechercher des moyens de remédier ensemble à leurs préoccupations au sein du système commercial mondial afin d’empêcher une escalade importante de mesures de rétorsion commerciales entre les pays. Comme déjà souligné, un nouveau durcissement généralisé des barrières commerciales aurait des effets négatifs importants sur les niveaux de vie. Les efforts déployés pour éviter une poursuite de la fragmentation des échanges devraient s’accompagner de réformes qui permettraient de renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement, notamment en encourageant les entreprises à diversifier à la fois leur base de fournisseurs et de clients. L’existence de normes réglementaires communes entre les pays applicables aux intrants intermédiaires essentiels faciliterait cette diversification. Les pays ne doivent pas non plus perdre de vue les avantages potentiels que présenterait la conclusion d’un accord collectif visant à réduire les barrières commerciales actuelles, tarifaires et non tarifaires, sur les échanges de biens et de services. Dans un scénario élaboré à titre d’illustration dans lequel tous les pays réduisent les taux de droits de douane effectifs moyens de 1½ point de pourcentage (par rapport à ceux retenus comme hypothèses dans les projections de référence), la production mondiale augmenterait de près de 0.3 % au bout de trois ans et l’inflation mondiale refluerait de près de ¼ point de pourcentage en moyenne au cours des trois premières années.
Perspectives économiques, décembre 2024
Objectif croissance, octobre 2023
Économie par pays en un coup d'œil
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