1. Pour maintenir son leadership en tant que partenaire de développement généreux et prévisible, le Luxembourg devrait continuer à maintenir l’APD à hauteur de 1% du RNB axé sur les PMA et poursuivre le financement de l’action climatique et des coûts des réfugiés dans les pays donneurs par des fonds en sus de l’APD actuel.
2. Pour maintenir un soutien public et politique élevé, le Luxembourg devrait continuer à sensibiliser toutes les parties prenantes à la coopération au développement.
3. Pour résoudre tout problème d'incohérence politique, le Luxembourg devrait :
a. encourager le débat public sur la cohérence politique pour le développement durable dans les secteurs clés de son économie avec la société civile, la communauté des chercheurs et le secteur privé
b. assigner une responsabilité claire dans l'arbitrage et la résolution de toute incohérence politique, en tenant compte des rôles des organes interministériels existants
c. continuer à appliquer systématiquement la réglementation concernant la divulgation d'informations liées au développement durable par les prestataires de services financiers et les acteurs du marché (y compris les fonds d'investissement) opérant dans ses juridictions
d. donner l'exemple en tant que prestataire de services d'investissement et de services financiers en intégrant des normes strictes en matière de conduite responsable des entreprises, le cas échéant, dans le secteur financier.
4. En misant sur ses partenariats multilatéraux solides et stables, le Luxembourg devrait
a. adopter une approche pangouvernementale plus concertée en matière de partenariats multilatéraux entre les différents ministères (et en particulier entre le ministère des Affaires étrangères et le ministère des Finances) et
b. systématiser une coopération plus étroite entre les ambassades et LuxDev en ce qui concerne la programmation bilatérale et multilatérale dans les pays partenaires.
5. Le Luxembourg devrait continuer à évaluer comment LuxDev se prépare à faire face à l'avenir, décider du degré de diversification de la base de financement de LuxDev et s'efforcer de gérer un portefeuille d'instruments en constante évolution.
6. Le Luxembourg devrait investir davantage dans le développement des capacités nationales d'évaluation au niveau des pays partenaires et chercher un équilibre entre les évaluations régulières et davantage de possibilités d'apprentissage conjoint entre le MAE et LuxDev, y compris par le biais d'évaluations thématiques ou régionales consolidées, le cas échéant.
7. Le Luxembourg devrait élaborer une vision globale et pangouvernementale de l'engagement du secteur privé qui reflète l'évolution de ses ambitions, tout en maintenant l'accent sur le développement du secteur privé local. Dans le même temps, le Luxembourg devrait continuer à favoriser les partenariats stratégiques qui contribuent à mobiliser des ressources financières et techniques supplémentaires dans des domaines d'expertise clés, y compris avec son propre secteur privé national, mais sans s'y limiter.
8. Le Luxembourg devrait s’appuyer de manière stratégique sur ses programmes indicatifs par pays (PIC) pour définir son engagement à moyen et long terme dans les pays partenaires, qu'ils soient nouveaux ou existants. Cela devrait inclure :
a. une réflexion sur les différentes modalités de financement, y compris l'appui budgétaire, afin de renforcer les partenariats de longue durée et d'instaurer la confiance, à l’aide d'une analyse des risques et en coordination avec d'autres partenaires de développement ;
b. l’apport d'une expertise technique plus durable aux administrations des pays partenaires, afin qu’elle renforce les capacités à long terme ; et
c. des approches personnalisées de l'engagement du secteur privé qui tiennent compte du contexte local ainsi que des capacités et des besoins des pays partenaires.
9. À mesure qu'il s'implante dans de nouveaux pays et régions, et afin d'anticiper l'évolution des contextes et de mieux y répondre, le Luxembourg devrait systématiquement appliquer le prisme de la fragilité à l'ensemble de son portefeuille bilatéral, et non uniquement dans des contextes les plus fragiles, afin de mieux anticiper les risques, de tirer parti des possibilités et de répondre à l'évolution des situations.
10. Le Luxembourg devrait s'assurer qu'il a mis en place des mécanismes permettant de tirer des enseignements des désengagements passés et en cours des partenaires de développement, et garantir des retraits ordonnés assortis d’une communication transparente, de calendriers clairs et de plans de transition pragmatiques, ce qui comprend un examen proactif des moyens à déployer pour rester engagé.