En dépit d’une hausse marquée des taux d’intérêt en 2022 et 2023, le PIB réel devrait enregistrer une croissance robuste de 2.8 % en 2024, puis ne décélérer que peu à peu pour s’établir à 2.4 % en 2025 et 2.1 % en 2026. L’immigration devrait diminuer après avoir récemment culminé, la demande de main‑d’œuvre ralentir quelque peu et les ménages avoir moins de marge pour continuer de puiser dans leur épargne, si bien que la croissance de la consommation devrait se modérer, tout en restant vigoureuse. Dans le même temps, l’investissement des entreprises devrait progresser modérément. La persistance des tensions inflationnistes, qui retarderait les baisses attendues du taux directeur, et une amplification des tensions commerciales constituent des risques de divergence à la baisse par rapport aux prévisions de croissance. À l’inverse, les risques d’écart à la hausse comprennent notamment le maintien de la forte croissance de la productivité récemment enregistrée ainsi que la déréglementation de secteurs clés de l’économie.
L’inflation étant en passe, selon certains signaux, d’atteindre un niveau conforme à l’objectif retenu par la Réserve fédérale, un nouvel assouplissement de la politique monétaire sera sans doute justifié au cours des deux prochaines années. Des déficits budgétaires importants sont attendus pendant encore un certain temps, tant que les tensions sur les finances publiques liées au vieillissement démographique s’aggravent, d’où la nécessité d’un ajustement conséquent à moyen terme. Des réformes du système de visas délivrés aux travailleurs qualifiés pourraient contribuer à remédier aux pénuries immédiates de travailleurs très qualifiés observés dans des secteurs prioritaires.