Il y a 16 mois débutait la pandémie de COVID‑19, qui allait déclencher une crise sanitaire mondiale sans équivalent de mémoire d’homme. Grâce à la progression rapide des taux de vaccination dans de nombreux pays, l’avenir commence à s’éclaircir, de manière plus ou moins marquée toutefois selon les pays. La crise économique et de l’emploi provoquée par la pandémie est loin d’être terminée. Des incertitudes, parmi lesquelles la propagation de nouveaux variants du COVID‑19, planent à l’horizon. Au coût en vies humaines de la pandémie s’ajoute celui des moyens de subsistance perdus.
La croissance économique a été durement touchée. De nombreux pays de l’OCDE ne renoueront pas avec les niveaux de PIB antérieurs au COVID avant 2022, voire plus tard encore pour beaucoup de pays émergents et en développement.
La pandémie a également un coût en termes d’emplois. Fin 2020, on dénombrait dans les pays de l’OCDE 22 millions d’emplois de moins qu’en 2019, et 114 millions à l’échelle mondiale. Dans la zone OCDE, en dépit d’une reprise progressive, on compte encore plus de 8 millions de chômeurs de plus qu’avant la crise, et plus de 14 millions d’inactifs supplémentaires. Fin 2020, les pays de l’OCDE n’avaient parcouru que la moitié du chemin qui les séparait d’un rétablissement complet sur le front de l’emploi. Selon nos projections, le retour aux niveaux d’emploi constatés avant la pandémie dans les pays de l’OCDE n’interviendra pas avant la fin de l’année 2022.
Le COVID‑19 a en outre creusé les fractures économiques et sociales. Il a exacerbé les inégalités sur le marché du travail, en matière de compétences et d’opportunités. Si elle a accéléré la transformation numérique et l’automatisation, donnant ainsi à de nombreuses personnes la possibilité de continuer de travailler à distance, la pandémie a aussi élargi le fossé entre les travailleurs. Le télétravail est devenu pratique courante pour de nombreux travailleurs hautement qualifiés, mais il reste marginal dans de nombreuses professions peu qualifiées. Au début de la crise, les travailleurs peu qualifiés étaient plus exposés au risque de perdre leur emploi. Les travailleurs très qualifiés étaient quant à eux plus susceptibles de réduire leur temps de travail.
L’ampleur sans précédent de l’aide mobilisée par l’État pour relancer nos économies est source d’espoir. Nous avons aujourd’hui une occasion unique de mener des politiques sociales et du marché du travail audacieuses, de sorte à éviter que la crise ne laisse nos sociétés aux prises avec des inégalités et une exclusion durables.