Les vaccins sont un moyen efficace et rentable de se protéger contre les maladies infectieuses. L’OMS estime que les vaccins permettent d’éviter entre 2 et 3 millions de décès chaque année dans le monde grâce à la protection directe des personnes vaccinées et à la prévention de la propagation de la maladie aux personnes non vaccinées.
Le Graphique 6.38 illustre la couverture vaccinale contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC), la rougeole et l’hépatite B chez les enfants âgés de 1 an. Dans les pays de l’OCDE, les taux de vaccination sont élevés : environ 95 % des enfants sont vaccinés contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC) et la rougeole (vaccin recommandé), et 91 % contre l’hépatite B (vaccin recommandé).
Malgré des taux globalement élevés, près de la moitié des pays n’atteignent toutefois pas les niveaux minimaux de vaccination recommandés par l’OMS pour prévenir la propagation de la rougeole (95 %), et près de 15 % des pays n’atteignent pas cet objectif pour le DTC (90 %). En outre, le fait que les taux de couverture soient élevés au niveau national peut ne pas être suffisant pour arrêter la propagation de la maladie, car un faible taux de couverture au sein des populations locales peut entraîner des flambées épidémiques.
Aux États-Unis, 1123 cas individuels de rougeole ont été signalés entre le 1er janvier et le 11 juillet 2019, soit le nombre le plus élevé depuis 1992. Entre mars 2018 et février 2019, les pays européens de l’OCDE ont signalé 10 564 cas de rougeole (CDC, 2019[1] ; ECDC, 2019[2]).
Ces dix dernières années, les taux de vaccination dans les pays de l’OCDE ont augmenté de six points de pourcentage pour l’hépatite B et d’un demi-point de pourcentage pour la rougeole, mais ils ont diminué d’un point pour la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC). Certains pays ont toutefois connu de fortes baisses. Ainsi, le taux de vaccination contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC) a diminué d’au moins quatre points de pourcentage au Mexique, en Islande, en Lituanie, en Pologne, en Slovénie et en Espagne, et celui contre la rougeole d’au moins trois points de pourcentage en Estonie, en Lituanie, en Pologne, au Canada, au Chili, en Islande, aux Pays-Bas, en République slovaque et en Slovénie.
Le Graphique 6.39 illustre les tendances en matière de vaccination sur la période 2008‑18 par pays et par type de vaccin. Les pays figurant dans les cases supérieures ont enregistré une augmentation des taux de vaccination au cours de cette période, tandis que les pays figurant dans les cases inférieures ont enregistré des taux en baisse. Environ un tiers des pays ont enregistré une baisse des taux pour chaque vaccin.
L’érosion de la confiance du public en l’innocuité et l’efficacité des vaccins, malgré l’absence de données scientifiques à l’appui, peut jouer un rôle dans la diminution de la couverture vaccinale dans certains pays. En Amérique du Nord, 72 % seulement de la population a estimé que les vaccins étaient sans danger ; en Europe occidentale, 59 % seulement de la population partage cette opinion. En France, une personne sur trois doute de l’innocuité des vaccins (Gallup, 2019[3]).
La grippe est une maladie infectieuse courante dont on recense dans le monde 3‑5 millions de cas graves, et qui est responsable de jusqu’à 650 000 décès, dont 72 000 dans la Région européenne de l’OMS (OMS, 2019[4]). L’OMS recommande que 75 % des personnes âgées soient vaccinées contre la grippe saisonnière.
Le Graphique 6.40 illustre le pourcentage d’adultes âgés de plus de 65 ans vaccinés contre la grippe entre 2007 et 2017. Au cours de cette période, le pourcentage moyen de seniors vaccinés contre la grippe a diminué dans les pays de l’OCDE, passant de 49 % à 42 %. De fortes baisses sont observées en Allemagne, en Slovénie et en Italie. Il a en revanche augmenté dans d’autres pays, notamment au Mexique, en Israël, aux États-Unis, au Portugal, au Danemark, en Grèce et en Nouvelle-Zélande. Seule la Corée a atteint l’objectif de 75 % avec une couverture vaccinale de 83 %.