La façon dont les individus évaluent leur propre santé donne un aperçu global de la santé physique et mentale. Ce point de vue sur la qualité de vie complète les indicateurs d’espérance de vie et de mortalité, qui mesurent uniquement le taux de survie. Par ailleurs, malgré son caractère subjectif, l’état de santé perçu est généralement un indicateur prévisionnel fiable de la mortalité et des besoins en matière de soins futurs (Palladino et al., 2016[1])
La plupart des pays de l’OCDE mènent des enquêtes périodiques qui demandent notamment aux personnes interrogées d’évaluer leur état de santé général. Les différences socioculturelles entre pays peuvent compliquer les comparaisons internationales de l’état de santé perçu. Les différentes façons de formuler les questions, notamment en ce qui concerne l’échelle utilisée, peuvent aussi compromettre la comparabilité des réponses. Enfin, comme les personnes âgées déclarent généralement un état de santé moins satisfaisant et un plus grand nombre de maladies chroniques que les jeunes, les pays où elles représentent une proportion plus importante de la population sont plus susceptibles de compter moins de personnes se déclarant en bonne santé.
Ces réserves étant faites, près de 9 % des adultes s’estiment en mauvaise santé, en moyenne, dans l’OCDE (Graphique 3.23). Ce pourcentage est compris entre 15 % en Corée, en Lituanie, en Lettonie et au Portugal et moins de 4 % en Nouvelle-Zélande, aux États-Unis, au Canada, en Irlande et en Australie. Toutefois, les catégories de réponse proposées dans les pays de l’OCDE autres qu’européens et asiatiques présentent une asymétrie positive, ce qui introduit un biais de comparaison rendant l’autoévaluation de la santé plus positive (voir l’encadré « Définition et comparabilité »). La Corée, le Japon et le Portugal présentent des taux d’espérance de vie particulièrement élevés, mais une assez forte proportion de personnes se déclarant en mauvaise santé.
Dans tous les pays de l’OCDE, les personnes à faible revenu jugent en général moins favorablement leur état de santé que les personnes à revenu élevé (Graphique 3.24). Globalement, dans les pays de l’OCDE, près de 80 % des adultes du quintile supérieur de revenu se déclarent en bonne ou très bonne santé, contre un peu moins de 60 % de ceux du quintile inférieur. Les disparités économiques sont particulièrement prononcées en Lettonie, en Estonie, en République tchèque et en Lituanie, avec un écart de 40 points de pourcentage entre revenus faibles et élevés. Celui-ci tient probablement en grande partie à des différences de comportement (tabagisme, consommation nocive d’alcool, et autres facteurs de risques). Les disparités socioéconomiques sont relativement modérées en Nouvelle-Zélande, en Grèce, en Italie, en Australie et en France (moins de 10 points de pourcentage).
L’état de santé perçu tend à diminuer avec l’âge. Dans de nombreux pays, ce déclin est particulièrement marqué à compter de 45 ans, et s’accentue à l’âge de la retraite. Les hommes sont par ailleurs plus susceptibles que les femmes de s’estimer en bonne santé.