La sécurité des patients demeure l’une des questions de santé les plus pressantes pour l’information du public et la poursuite de l’action des pays membres de l’OCDE. Plus de 15 % des dépenses et de l’activité des hôpitaux des pays de l’OCDE seraient imputables au traitement des patients qui sont victimes d’un événement portant atteinte à leur sécurité, la plupart du temps évitable (Slawomirski, Auraaen et Klazinga, 2018[1]). L’Assemblée mondiale de la santé a récemment approuvé la proposition de créer la Journée mondiale de la sécurité des patients afin de renforcer la sensibilisation et de stimuler une action concertée visant à accroître la sécurité des soins.
Les problèmes de sécurité des patients peuvent être classés en événements « sentinelles » ou « rarissimes » : des événements censés ne jamais se produire ou très rarement se produire ; et en événements « indésirables » : des événements que l’on ne peut pas éviter complètement, mais dont on pourrait réduire considérablement l’incidence.
Le Graphique 6.4 illustre le nombre de fois où un événement rarissime – l’oubli d’un corps étranger dans l’organisme pendant une opération – se produit, au moyen de données couplées et non couplées (voir l’encadré « Définition et comparabilité »). Les facteurs de risque les plus couramment à l’origine de cet événement rarissime sont l’urgence, une modification inopinée de la procédure, l’obésité du patient, et des changements dans l’équipe chirurgicale. Les mesures préventives englobent les listes de points à vérifier, le comptage des instruments, une exploration méthodique de la plaie et une communication efficace entre les membres de l’équipe chirurgicale.
Le Graphique 6.5 illustre le nombre de fois où un événement indésirable se produit – le pourcentage de patients hospitalisés ayant contracté une infection nosocomiale – dans les pays de l’OCDE, ainsi que la proportion des bactéries à l’origine de ces infections qui sont résistantes aux antibiotiques. Les infections nosocomiales sont l’événement indésirable le plus mortel et le plus onéreux, représentant jusqu’à 6 % du budget des hôpitaux publics (Slawomirski, Auraaen et Klazinga, 2018[1]). Les bactéries résistantes aux antibiotiques, qui peuvent rendre le traitement de l’infection nosocomiale difficile, voire impossible, engendrent des effets accrus.
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, un peu moins de 4.9 % des patients hospitalisés souffraient d’une infection nosocomiale en 2015‑17. Cette proportion s’élevait à 5.2 % en 2011‑12. Le pourcentage le plus faible a été observé en Lituanie, en Lettonie et en Allemagne (environ 3 %), et le plus élevé au Portugal, en Grèce et en Islande (plus de 7 %). Les taux de résistance aux antibiotiques vont de 0 % en Islande à près de 70 % en Lettonie, mais ces taux doivent être interprétés avec prudence en raison de la petite taille des échantillons dans certains cas.
Le Graphique 6.6 illustre le nombre de fois où deux événements indésirables apparentés, à savoir l’embolie pulmonaire (EP) et la thrombose veineuse profonde (TVP) après une arthroplastie de la hanche ou du genou, se produisent, au moyen de données couplées et non couplées (voir l’encadré « Définition et comparabilité »). L’EP et la TVP sont à l’origine de douleurs inutiles voire de décès dans certains cas, mais peuvent être évitées grâce à des anticoagulants ainsi qu’à d’autres mesures. Les fortes variations observées, dont une variation des taux de TVP de 1 à plus de 25, peuvent s’expliquer en partie par les différences de pratiques de diagnostic d’un pays à l’autre.