En moyenne dans les pays de l'OCDE, 10.8 % des personnes âgées de 65 ans et plus ont reçu des soins de longue durée en 2017, soit une hausse de 5 % par rapport à 2007 (Graphique 11.17). Plus d'une personne de 65 ans et plus sur cinq bénéficie de soins de longue durée en Suisse (22 %) et en Israël (20 %), contre moins de 5 % en République slovaque (4 %), au Canada (4 %), en Irlande (3 %), au Portugal (2 %) et en Pologne (1 %).
La majorité des bénéficiaires de soins de longue durée sont des personnes âgées (Graphique 11.18). Si les services de soins de longue durée sont dispensés aussi à des personnes plus jeunes souffrant d’un handicap, c’est à mesure qu’ils vieillissent que les individus sont susceptibles de développer des handicaps et d'avoir besoin de soins de longue durée. En 2017, 21 % seulement des bénéficiaires de soins de longue durée avaient moins de 65 ans en moyenne dans les pays de l'OCDE, tandis que 27 % étaient âgés de 65 à 79 ans. Les personnes âgées de 80 ans et plus représentent la majorité des bénéficiaires de soins de longue durée. En moyenne dans l'ensemble de l'OCDE, 51 % des bénéficiaires étaient âgés de plus de 80 ans en 2017. Au Japon, deux tiers des bénéficiaires ont 80 ans et plus, alors que les personnes âgées de 0 à 64 ans ne représentent que 3 % de ces derniers.
Bien que le vieillissement démographique soit un facteur important de l’augmentation du nombre de bénéficiaires de soins de longue durée dans le temps, les différences entre les pays en ce qui concerne la proportion de bénéficiaires âgés laissent penser que d'autres facteurs déterminent le recours aux soins de longue durée, notamment l’existence de services financés par des fonds publics. Par exemple, Israël a l’une des populations les plus jeunes de l’OCDE, mais la proportion de la population qui bénéficie de soins de longue durée est plus élevée que la moyenne. Comme les données concernant les personnes recevant des soins en dehors des systèmes publics sont plus difficiles à obtenir et peuvent être sous-estimées, les chiffres pour des pays qui dépendent plus fortement des soins financés par le privé peuvent être artificiellement bas. Les normes culturelles qui définissent dans quelle mesure les familles s’occupent des personnes âgées peuvent également être un moteur important du recours aux services formels (voir l’indicateur sur les aidants informels).
De nombreuses personnes ayant besoin de soins de longue durée souhaitent rester à leur domicile aussi longtemps que possible. Compte tenu de ces préférences, et du coût élevé des soins dispensés en établissement, de nombreux pays de l’OCDE ont mis en place des services à destination des personnes âgées afin de faciliter leur prise en charge à domicile. Entre 2007 et 2017, la proportion de personnes qui bénéficiaient de soins de longue durée à domicile a augmenté de 6 %, passant de 64 % à 68 % (Graphique 11.19). Les augmentations ont été particulièrement marquées au Portugal, en Australie, en Suède, en Allemagne et aux États-Unis. En Allemagne, l’augmentation est en partie liée aux réformes qui ont élargi la définition des soins de longue durée, ce qui s’est traduit par une hausse du nombre de bénéficiaires. Si la proportion de bénéficiaires de soins de longue durée à domicile a augmenté ces dix dernières années dans la plupart des pays de l’OCDE, elle a sensiblement diminué en Estonie. On a observé une forte hausse de la prise en charge en établissement dans ce pays, et une diminution encore plus importante du nombre de « curateurs » nommés par les autorités locales pour s’occuper de personnes à domicile.