La consommation de produits pharmaceutiques augmente depuis plusieurs décennies, à la fois sous l’effet de la demande croissante de médicaments destinés à traiter les maladies liées à l’âge et les affections chroniques, et sous celui de l’évolution de la pratique clinique. La présente section examine la consommation de quatre catégories de produits pharmaceutiques : les antihypertenseurs, les hypocholestérolémiants, les antidiabétiques et les antidépresseurs. Ces médicaments soignent des pathologies dont la prévalence a sensiblement augmenté dans les pays de l’OCDE ces dernières décennies.
La consommation d’antihypertenseurs dans les pays de l’OCDE a augmenté en moyenne de 70 % entre 2000 et 2017, et presque quadruplé au Luxembourg et en Estonie (Graphique 10.6). Elle reste la plus élevée en Allemagne et en Hongrie, où elle est presque cinq fois plus forte qu’en Corée ou en Turquie. Ces variations reflètent vraisemblablement les différences à la fois dans la prévalence de l’hypertension et dans les pratiques cliniques.
L’utilisation d’hypocholestérolémiants a encore plus augmenté dans les pays de l’OCDE entre 2000 et 2017, où elle a triplé (Graphique 10.7). Le Royaume-Uni, le Danemark et la Belgique ont fait état des plus hauts niveaux de consommation par habitant en 2017, niveaux qui varient d’un à sept entre les pays de la zone OCDE.
L’utilisation de médicaments antidiabétiques a également considérablement augmenté, presque doublé, au cours de la même période dans la zone OCDE (Graphique 10.8). Cette hausse peut s’expliquer en partie par la prévalence croissante du diabète, qui est liée dans une large mesure à l’augmentation de celle de l’obésité (voir l’indicateur « Surcharge pondérale et obésité » au chapitre 4), qui est un facteur de risque majeur pour le développement du diabète de type 2. En 2017, la consommation de médicaments antidiabétiques allait du simple au double entre la Lettonie, où elle était la plus basse, et la Finlande, où elle était la plus élevée.
La consommation d’antidépresseurs a doublé dans les pays de l’OCDE entre 2000 et 2017 (Graphique 10.9). Cela peut indiquer une meilleure reconnaissance de la dépression, la disponibilité de thérapies, l’évolution des recommandations pour la pratique clinique et un changement d’attitude des patients et des professionnels (Mars et al., 2017[2]). Toutefois, les variations entre pays sont très nettes, l’Islande faisant état du plus haut niveau de consommation en 2018, lequel est dix fois plus élevé qu’en Lettonie.