Les taux de surpoids infantile, pré-obésité et obésité comprises, progressent partout dans le monde. Des facteurs environnementaux, les modes de vie, la constitution génétique et la culture sont autant d’éléments qui peuvent être à l’origine de la surcharge pondérale chez les enfants. Les enfants obèses risquent davantage de souffrir d’hypertension et de troubles métaboliques. Sur le plan psychologique, l’obésité peut engendrer une mauvaise image de soi, des troubles alimentaires et des états dépressifs. Elle peut en outre faire obstacle à la participation de l’enfant aux activités éducatives et récréatives. L’obésité infantile est particulièrement préoccupante en ce qu’elle est un bon prédicteur de l’obésité chez l’adulte, laquelle est associée au diabète, aux maladies cardiaques et à certains types de cancer (Bösch et al., 2018[1] ; OCDE, 2019[2]).
Près d’un tiers (31 %) des enfants âgés de 5 à 9 ans vivant dans les pays de l’OCDE sont en surpoids (Graphique 4.14). Aux États-Unis, en Italie, en Nouvelle-Zélande et en Grèce, ce chiffre dépasse 40 %. Il est en revanche inférieur à 25 % au Japon, en Estonie, en Lituanie, en Suisse et en Lettonie. La proportion de garçons souffrant de surpoids est supérieure à celle des filles dans 38 des 43 pays de l’OCDE et pays partenaires clés considérés. La Chine, la Corée, la Pologne, la République tchèque et la République slovaque sont les pays qui affichent les plus grandes disparités entre les sexes (plus de 10 points de pourcentage). Celles-ci sont en revanche faibles au Portugal et au Royaume-Uni (moins d’un point).
Dans 35 pays de l’OCDE, le taux d’enfants en surpoids est passé de 20.5 % à 31.4 % entre 1990 et 2016 (Graphique 4.15). La Belgique est le seul pays où il a baissé, quoique marginalement. Les hausses les plus prononcées sont observées en Hongrie, en Pologne, en Turquie, en Slovénie et en République slovaque, où les taux ont augmenté de plus de 100 %. À l’autre extrémité du spectre, une progression de 25 % ou moins a été enregistrée en Suède, en Israël, en Islande, au Japon et au Danemark. Des évolutions analogues ont été constatées dans des pays non membres de l’OCDE. Dans ces pays, la hausse a généralement été plus forte, ce qui tient à un niveau de départ relativement faible. À titre d’exemple, la proportion d’enfants en surpoids et obèses a progressé de plus de 600 % en Indonésie, en Afrique du Sud et en Inde, mais les taux de départ étaient respectivement de 2.4 %, 2.3 %, et 1 % à peine.
L’obésité infantile est un problème complexe et ses causes sont diverses. C’est pourquoi les politiques mises en œuvre pour lutter contre ce phénomène font appel à un éventail de mesures complémentaires qui mobilisent la participation des pouvoirs publics, des responsables locaux, des établissements scolaires, des professionnels de santé et du secteur privé. Les mesures couramment appliquées pour modifier les comportements individuels ou l’environnement obésogène consistent à durcir la réglementation de la publicité faite aux boissons et aliments malsains destinés aux enfants, à améliorer l’accès aux parcs et aires de jeux, à faire évoluer la formulation des produits alimentaires et à intervenir sur les prix pour favoriser un mode de vie sain (OCDE, 2019[2]).