La surcharge pondérale (pré-obésité et obésité) est un facteur de risque majeur pour diverses maladies non transmissibles, dont le diabète, les maladies cardiovasculaires et certains cancers. La consommation d’aliments à forte teneur en calories et les modes de vie de plus en plus sédentaires ont favorisé l’augmentation des taux d’obésité mondiaux. C’est chez les jeunes adultes que cette hausse a été la plus forte ; elle a touché toutes les catégories de la population, en particulier les femmes et les personnes peu instruites (Afshin et al., 2017[1]). Le nombre de décès dus à un indice de masse corporelle (IMC) élevé a été estimé à 4.7 millions à l’échelle mondiale (Global Burden of Disease Collaborative Network, 2018[2]).
D’après les données mesurées, 58 % des adultes en moyenne étaient en surpoids ou obèses en 2017 dans les 23 pays de l’OCDE présentant des données comparables (Graphique 4.11). Au Chili, au Mexique et aux États-Unis, ce chiffre était supérieur à 70 %. Au Japon et en Corée, en revanche, moins de 35 % des adultes étaient concernés. Les données communiquées par les 13 autres pays de l’OCDE sont auto-déclarées, les taux de surcharge pondérale étant compris entre 42 % en Suisse et 65 % en Islande. Néanmoins, ces estimations sont généralement inférieures à celles fondées sur des données mesurées, et leur degré de fiabilité est moindre. Dans les deux cas (données mesurées et auto-déclarées), les hommes sont plus susceptibles que les femmes d’être en surpoids.
Le pourcentage d’adulte en surcharge pondérale augmente régulièrement dans la plupart des pays de l’OCDE depuis le début des années 2000, y compris dans les pays où il est relativement faible (Graphique 4.12). Au Japon et en Corée, il a ainsi progressé de 2.1 et 4.2 points de pourcentage, respectivement, entre 2000 et 2017. Dans les pays où une proportion relativement importante de la population adulte est en surpoids, la progression est comprise entre 2.3 points de pourcentage au Canada, et 11.9 au Chili.
Les adultes qui ont un faible niveau d’instruction sont plus susceptibles d’accuser un surpoids que les diplômés de l’enseignement supérieur dans les 27 pays de l’OCDE examinés (Graphique 4.13). C’est au Luxembourg, en Espagne et en France que l’écart entre les deux groupes est le plus prononcé (plus de 15 points de pourcentage).
Les pays membres de l’OCDE ont mis en œuvre diverses mesures réglementaires et non réglementaires pour réduire les taux de surcharge pondérale parmi la population. On citera notamment les campagnes médiatiques destinées à sensibiliser le public aux bienfaits d’une alimentation saine ; la promotion de l’éducation et des compétences nutritionnelles ; les taxes « comportementales » sur les aliments et boissons à forte teneur énergétique pour en décourager la consommation ; l’étiquetage des produits alimentaires pour indiquer leur valeur nutritionnelle ; et des accords avec l’industrie alimentaire pour améliorer la valeur nutritionnelle des produits. Les responsables publics envisagent par ailleurs des mesures pour agir sur les déterminants sociaux du surpoids. Aux États-Unis, par exemple, la Healthy Food Financing Initiative vise à améliorer l’accès à des aliments sains dans les zones mal desservies. En dépit de ces efforts, l’épidémie de surpoids n’a pas reculé, ce qui témoigne de la complexité du problème (OCDE, 2019[3]).