La technologie joue un rôle de premier plan dans le système de santé car elle permet aux médecins de mieux diagnostiquer et soigner les patients. Néanmoins, les nouvelles technologies peuvent aussi accroître les coûts, et il est couramment admis qu’elles sont l’un des principaux facteurs d’augmentation des dépenses de santé (Lorenzoni et al 2019[1]). Cette section présente des données relatives à la disponibilité et l’utilisation de deux technologies de diagnostic par imagerie : la tomodensitométrie (CT scan) et l’imagerie par résonance magnétique (IRM). Les CT scans et les IRM facilitent le diagnostic de diverses pathologies.
Ces 20 dernières années, le nombre de CT scanners et d’appareils d’IRM a rapidement augmenté dans la plupart des pays de l’OCDE. Le Japon est, de loin, le pays qui en compte le plus grand nombre par habitant, suivi des États-Unis pour les appareils d’IRM et de l’Australie pour les CT scanners (Graphique 9.3). L’Allemagne, l'Autriche, la Corée, la Grèce, l’Islande, l’Italie et la Suisse sont également bien mieux équipées que la moyenne de l’OCDE. Les chiffres les plus faibles, en nombre d’appareils par habitant, sont observés au Mexique, en Hongrie, en Israël et au Royaume-Uni. Ils sont aussi comparativement bas en Colombie, au Costa Rica et en Fédération de Russie.
Il n’existe pas de lignes directrices ou de références internationales quant au nombre idéal de CT scanners ou d’appareils d’IRM par million d’habitants. Cela étant, un sous-équipement risque de créer des problèmes d’accès en raison de l’éloignement géographique ou des délais d’attente. Un suréquipement risque d’entraîner un usage abusif de ces actes diagnostiques coûteux, sans grand bénéfice pour les patients.
La plupart des pays de l’OCDE disposent de données sur l’utilisation de ces appareils de diagnostic. C’est en Allemagne, en France, au Japon et aux États-Unis, que le nombre d’examens IRM par habitant est le plus élevé (plus de 100 pour 1 000 habitants) (Graphique 9.4). En France, le nombre (absolu) d’examens par IRM a plus que doublé entre 2007 et 2017. Ce sont les États-Unis, suivis du Japon et de l'Islande, qui affichent le plus grand nombre de CT scans par habitant (Graphique 9.5). Le recours à ces deux types d’examens varie considérablement d’un pays à l’autre, mais aussi à l’intérieur de chaque pays. Par exemple, en Belgique, une analyse récente montre en 2017 une variation de 50 % du recours aux examens diagnostiques de la colonne vertébrale au niveau des provinces, et cet écart est même plus prononcé entre certaines zones plus petites (INAMI/RIVIZ, 2019[2]).
Il existe dans plusieurs pays de l’OCDE des recommandations cliniques visant à promouvoir un usage plus rationnel des examens par tomodensitométrie et IRM. Dans le cadre de la campagne Choosing Wisely, lancée aux États-Unis en 2012 et reprise depuis dans un nombre grandissant de pays, des sociétés médicales ont défini les cas dans lesquels ce type d’examen ne s’imposait pas. Ainsi, au Royaume-Uni, le Royal College of Physicians recommande, sur la base de données probantes du National Institute for Health and Care Excellence (NICE), que les patients souffrant de douleurs lombaires ou de migraine présumée ne soient pas systématiquement soumis à un examen par imagerie (Choosing Wisely UK, 2018[3]).