Les soins de longue durée sont un service à forte intensité de main-d'œuvre, et les soins formels doivent souvent venir compléter le soutien informel et non rémunéré apporté aux personnes ayant besoin de soins de longue durée (voir l'indicateur « Aidants informels »). Les travailleurs du secteur formel des soins de longue durée sont définis comme le personnel rémunéré, généralement du personnel infirmier et des auxiliaires de vie, qui dispense des soins et/ou une aide aux personnes qui sont limitées dans leurs activités quotidiennes, à domicile ou dans des établissements (non hospitaliers). On compte en moyenne 5 travailleurs du secteur des soins de longue durée pour 100 personnes âgées de 65 ans et plus dans 28 pays de l'OCDE, dans une fourchette comprise entre 13 en Norvège et moins de 1 en Grèce, en Pologne et au Portugal (Graphique 11.25).
Dans plus de la moitié des pays, le vieillissement de la population prend le pas sur la croissance de l'offre de soins de longue durée. Dans ce secteur, la main-d’œuvre stagne ou baisse, même dans des pays où l'offre de soins est bien supérieure à la moyenne OCDE (comme le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège et la Suède). Neuf pays ont connu une hausse globale de leur offre de soins de longue durée entre 2011 et 2016. Avec le vieillissement de la population, la demande de travailleurs dans le secteur des soins de longue durée devrait augmenter. Il faudra, pour répondre à cette demande croissante, mettre en place des politiques visant à améliorer le recrutement, à fidéliser la main-d'œuvre et à accroître la productivité.
Dans l'ensemble de l'OCDE, moins d'un quart des travailleurs du secteur sont diplômés de l'enseignement supérieur (voir le Graphique 11.23). Cette situation s'explique par le fait que les auxiliaires de vie représentent 70 % des travailleurs du secteur des soins de longue durée en moyenne dans les pays de l'OCDE, et jusqu'à 90 % dans quelques pays (Estonie, Suisse, Corée, Israël et Suède). L’effectif de personnel infirmier n'est supérieur à celui des auxiliaires de vie que dans trois pays (Allemagne, Hongrie et Suisse). À ce jour, très peu de pays exigent des auxiliaires de vie un niveau minimum de formation, un diplôme et/ou une certification. Les travailleurs du secteur des soins de longue durée sont généralement peu qualifiés, bien qu'ils exécutent fréquemment des tâches complexes qui vont au-delà des soins de base. Les auxiliaires de vie ne disposent pas toujours d'une formation et des connaissances adaptées, ce qui peut affecter la qualité des soins prodigués.
Les conditions de travail dans ce secteur ne sont généralement pas très bonnes. Une situation qui touche en majorité les femmes car elles constituent en moyenne 90 % de la main-d'œuvre dans ce secteur. Ainsi, 45.5 % des travailleurs de ce secteur travaillent à temps partiel dans les pays de l'OCDE (Graphique 11.24). Dans les pays d'Europe centrale et septentrionale, plus de la moitié des travailleurs sont employés à temps partiel. Le travail à temps partiel est particulièrement répandu chez les auxiliaires de vie et les travailleurs à domicile. Ces taux élevés de travail à temps partiel peuvent s'expliquer par le fait que les services de base ne nécessitent que quelques heures à des moments précis de la journée. En outre, la moitié des travailleurs du secteur travaillent par roulement et près d’un quart ont un contrat temporaire. Même si les soins de longue durée sont souvent exigeants, tant physiquement que mentalement, la rémunération est généralement faible.