Dans tous les pays de l’OCDE et pays partenaires, les femmes vivent plus longtemps que les hommes. L’écart était en moyenne de 5.3 ans dans les pays de l’OCDE en 2017 – l’espérance de vie féminine à la naissance était de 83.4 ans, celle des hommes de 78.1 ans (Graphique 3.4). Il s’est toutefois resserré d’un an depuis 2000, en raison de gains d’espérance de vie masculine plus rapides dans la plupart des pays.
En 2017, l’espérance de vie des hommes dans les pays de l’OCDE s’échelonnait entre 70 ans environ en Lettonie et en Lituanie et 81 ans ou plus en Suisse, au Japon, en Islande et en Norvège. Chez les femmes, elle atteignait 87.3 ans au Japon, mais était inférieure à 80 ans au Mexique, en Hongrie et en Lettonie.
La disparité d’espérance de vie entre hommes et femmes est relativement faible en Islande, aux Pays-Bas, en Norvège, en Suède, en Nouvelle-Zélande, en Irlande, au Royaume-Uni et au Danemark (moins de quatre ans d’écart). Elle est toutefois plus importante dans de nombreux pays d’Europe centrale et orientale, tout particulièrement en Lettonie et en Lituanie (environ dix ans), en Estonie (neuf ans) et en Pologne (huit ans). Dans ces pays, la longévité masculine a nettement moins augmenté ces dernières décennies. Cela s’explique en partie par leur plus grande exposition à des facteurs de risque, en particulier une plus forte consommation de tabac, une consommation excessive d’alcool et un régime alimentaire moins sain, ce qui se traduit par un plus grand nombre de décès dus à des maladies cardiaques, des cancers et d’autres maladies. Dans les pays partenaires, l’écart entre les deux sexes est d’environ dix ans en Fédération de Russie, et d’un peu plus de sept ans en Colombie, au Brésil et en Afrique du Sud. Il est plus faible (environ trois ans) en Chine et en Inde.
Les écarts d’espérance de vie liés aux inégalités socioéconomiques sont également manifestes dans tous les pays de l’OCDE pour lesquels on dispose de données (Graphique 3.5). Globalement, dans 26 pays de l’OCDE, l’espérance de vie d’une personne de 30 ans n’ayant pas atteint le niveau du deuxième cycle secondaire est inférieure de 5.5 ans à celle d’un diplômé de l’enseignement supérieur du même âge (diplôme universitaire ou équivalent). Ces écarts sont plus prononcés chez les hommes (6.9 ans en moyenne) que chez les femmes (4 ans).
Les inégalités socioéconomiques ont des retombées particulièrement importantes chez les hommes de nombreux pays d'Europe centrale et orientale (République slovaque, Hongrie, Pologne, République tchèque, Lettonie), où l’on constate un écart de plus de dix ans entre les hommes au niveau d’éducation élevé et ceux qui sont peu instruits. Les disparités d’espérance de vie en fonction du niveau d’instruction sont relativement faibles en Turquie, au Canada et en Suède.
L’écart lié au niveau d’instruction s’explique en grande partie par le plus grand nombre de décès parmi les adultes peu éduqués d’âge actif (25‑64 ans). Les taux de mortalité des hommes de cette catégorie sont près de quatre fois supérieurs à ceux des diplômés de l’enseignement supérieur ; ceux des femmes de cette catégorie représentent près du double de ceux des diplômées du supérieur (analyse fondée sur les données de 23 pays de l’OCDE). Chez les personnes plus âgées, ces écarts sont moins prononcés, les taux de mortalité des moins instruites restant toutefois supérieurs, ce qui tient principalement au plus grand nombre de décès dus à des maladies cardiovasculaires et au cancer (Murtin, 2017[1]).
Le taux de tabagisme supérieur des catégories socioéconomiques défavorisées contribue fortement aux écarts d’espérance de vie selon le niveau d’instruction ou d’autres indicateurs de la situation socioéconomique. D’autres facteurs de risques sont aussi plus répandus dans ces groupes, notamment la consommation excessive d’alcool chez les hommes, et des taux d’obésité plus élevés chez les hommes et les femmes (voir le chapitre 4, « Facteurs de risque pour la santé »).