Le nombre et la proportion de médecins – et, dans certains pays, d’infirmiers – formés à l’étranger et exerçant dans les pays de l’OCDE ont continué d’augmenter ces dix dernières années (OCDE, 2019[1]). En 2017, plus d’un sixième des médecins exerçant dans les pays de l’OCDE ont obtenu leur premier diplôme au moins à l’étranger (Graphique 8.19), contre un septième dix ans plus tôt. S’agissant des infirmiers, un sur dix-sept en moyenne avait obtenu son diplôme dans un autre pays en 2017 (Graphique 8.20). Ces évolutions sont intervenues en parallèle à une hausse sensible du nombre de médecins et d’infirmiers diplômés formés localement dans presque tous les pays de l’OCDE (voir également les indicateurs « Médecins nouvellement diplômés » et « Personnel infirmier nouvellement diplômé »), signe d’une forte demande dans ces professions.
En 2017, la proportion de médecins formés à l’étranger était inférieure à 3 % en Turquie, en Lituanie, en Italie, en Pologne, et aux Pays-Bas ; elle était de 40 % environ en Norvège, en Irlande, et en Nouvelle-Zélande, et de près de 60 % en Israël. Dans la plupart des pays de l’OCDE, le pourcentage d’infirmiers formés à l’étranger était inférieur à 5 %, mais se situait aux environs de 20 % ou plus en Australie, en Suisse et en Nouvelle-Zélande. Dans certains cas toutefois, il s’agit de médecins et d’infirmiers revenus dans leur pays de naissance après avoir effectué leurs études à l’étranger. Dans certains pays (notamment, États-Unis, Israël, Norvège et Suède), ils représentent un pourcentage élevé et croissant des effectifs. Souvent, ils ont totalement pris en charge le coût de leurs études à l’étranger. En 2017, par exemple, 40 % environ des médecins et infirmiers formés à l’étranger exerçant en Israël étaient nés dans ce pays.
Dans plusieurs pays de l’OCDE, le pourcentage de médecins formés à l’étranger a évolué entre 2000 et 2017 (Graphique 8.21). Il est resté relativement stable aux États-Unis, où le nombre de médecins formés à l’étranger et localement a progressé au même rythme. Cela dit, parmi les médecins ayant obtenu un diplôme étranger et une autorisation d’exercice aux États-Unis en 2017, un tiers étaient des citoyens américains, contre 17 % en 2007 (OCDE, 2019[1]). En Europe, la proportion de médecins formés à l’étranger a rapidement augmenté en Norvège et Suède. Dans le cas de la Norvège, toutefois, plus de la moitié d’entre eux sont nés dans le pays et revenus après des études à l’étranger. Dans celui de la Suède, le nombre de médecins formés à l’étranger mais nés dans le pays a quadruplé depuis 2006, et représentait près d’un cinquième des médecins formés à l’étranger en 2015. En France et en Allemagne, le nombre et la proportion de médecins formés à l’étranger ont aussi régulièrement progressé au cours de la décennie écoulée, cette dernière étant passée de 5‑6 % des médecins en 2007 à 11‑12 % en 2017. À l’inverse, au Royaume-Uni, ce pourcentage a légèrement reculé du fait que le nombre de médecins formés dans le pays a augmenté plus rapidement.
La proportion d’infirmiers formés à l’étranger a régulièrement progressé au cours de la dernière décennie en Australie, au Canada, et en Nouvelle-Zélande, bien qu’elle ait marqué un léger recul dans ce dernier pays entre 2016 et 2017 (Graphique 8.22). En Israël, elle a diminué au fil du temps, mais s’est stabilisée aux environs de 9 % depuis 2015. En France, le pourcentage d’infirmiers formés à l’étranger est relativement faible, mais leur nombre a quasiment doublé ces dix dernières années. En Italie, leur nombre a fortement progressé entre 2007 et 2015 (essentiellement suite à l’arrivée d’infirmiers formés en Roumanie après l’accession de ce pays à l’Union européenne en 2007), mais leur nombre et leur pourcentage ont commencé à décliner ces dernières années.