Les chirurgies de remplacement de la hanche et du genou comptent parmi les interventions les plus couramment réalisées et les plus efficaces dans le monde. L’indication la plus fréquente de remplacement de la hanche et du genou (chirurgie de remplacement de l’articulation) est l’arthrose, qui diminue les capacités fonctionnelles et la qualité de vie.
L’arthrose est une forme d’arthrite dégénérative caractérisée par l’usure du cartilage qui amortit et fluidifie le mouvement des articulations – le plus souvent du genou et de la hanche. Elle se traduit par des douleurs, des enflures et une raideur qui résultent en une perte de mobilité et de capacité fonctionnelle. Elle est l’une des dix maladies les plus invalidantes dans les pays développés. Selon les estimations, 10 % des hommes et 18 % des femmes de plus de 60 ans souffriraient d’arthrose symptomatique, sous une forme modérée ou sévère, dans le monde (OMS, 2014[1]).
L’âge est le principal déterminant de l’apparition et de l’évolution de l’arthrose. Cette pathologie est plus répandue chez les femmes, et progresse au-delà de 50 ans, affectant notamment la main et le genou. Les autres facteurs de risque sont l’obésité, le manque d’activité physique, le tabac, la consommation excessive d’alcool et les blessures. La chirurgie de remplacement se pratique principalement sur des personnes de 60 ans et plus, mais elle peut également s’effectuer sur des personnes plus jeunes.
En 2017, l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche, la Finlande, le Luxembourg et la Belgique comptaient parmi les pays qui affichaient les taux les plus élevés de remplacement de la hanche et du genou (Graphique 9.12 et Graphique 9.13). Les moyennes de l’OCDE sont de 182 pour 100 000 habitants en ce qui concerne les remplacements de la hanche, et de 135 pour 100 000 habitants en ce qui concerne les remplacements du genou. De faibles taux sont observés pour ces deux procédures au Mexique, au Portugal, en Israël, en Irlande et en Corée. Des différences dans la structure de la population peuvent partiellement expliquer ces variations entre pays, et une standardisation par l’âge les réduit dans une certaine mesure. Néanmoins, des écarts prononcés subsistent, et le classement des pays n’est pas bouleversé une fois effectuée la standardisation par l’âge (McPherson, Gon et Scott, 2013[2]).
Les moyennes nationales peuvent masquer d’importantes variations des taux de remplacement de la hanche et du genou à l’intérieur d’un pays. En Australie, au Canada, en Allemagne, en France et en Italie, le taux de remplacement du genou varie de plus du simple au double d’une région à l’autre, même après standardisation par l’âge (OCDE, 2014[3]). Outre le nombre d’interventions, la qualité de la chirurgie (voir l’indicateur « Chirurgie de la hanche et du genou » au chapitre 6) et les délais d’attente (voir l’indicateur « Temps d’attente avant une chirurgie élective » dans le chapitre 5) revêtent une importance cruciale pour les patients.
Le nombre de chirurgies de remplacement de la hanche et du genou a rapidement augmenté dans la plupart des pays de l’OCDE depuis 2000 (Graphique 9.14 et Graphique 9.15). Entre 2007 et 2017, le taux de remplacement a progressé de 30 % en moyenne pour la hanche, et de 40 % pour le genou. Cette hausse correspond à l’incidence et à la prévalence croissantes de l’arthrose, en raison du vieillissement démographique et de l’augmentation des taux d’obésité dans les pays de l’OCDE. Aux États-Unis par exemple, la prévalence de l’arthrose du genou a plus que doublé depuis le milieu du XXe siècle (Wallace et al., 2017[4]).
La plupart des pays de l’OCDE connaissent une évolution à la hausse, mais dans des proportions variables ; cette progression est toutefois inférieure à la moyenne en Irlande et au Luxembourg, qui sont également les seuls pays de l’OCDE à enregistrer une baisse des taux de remplacement de la hanche depuis 2007.