Outre la part de la population ayant droit aux services de santé de base, l’étendue de la couverture de santé est définie par l’éventail des services compris dans l’ensemble de prestations défini par le régime public et par la proportion des coûts pris en charge. Le Graphique 5.4 permet d’apprécier l’étendue de la couverture globale, ainsi que la couverture de certains services de santé, à travers la part des dépenses couvertes par les régimes publics ou par l’assurance maladie obligatoire. Les différences d’un pays à l’autre peuvent être dues à l’inclusion de certains biens et services (par exemple, un médicament ou un traitement médical particulier) dans l’ensemble de prestations défini par le régime public ou au contraire à leur exclusion, à des mécanismes différents en matière de participation financière des patients ou au fait que des services ne soient couverts que pour certaines catégories de la population dans un pays donné (les soins dentaires, par exemple).
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, près des trois quarts des dépenses de santé sont couverts par les régimes d’assurance maladie publics ou obligatoires. Cette proportion dépasse les 80 % dans dix pays (Norvège, Allemagne, Japon, Danemark, Luxembourg, Suède, France, République tchèque, Islande, Pays‑Bas). Toutefois, au Mexique, en Lettonie et en Corée, les régimes obligatoires prennent en charge moins de 60 % des dépenses. La couverture est également relativement faible en Fédération de Russie.
Les soins hospitaliers bénéficient d’une couverture plus complète que tout autre type de soins. Dans l’ensemble de l’OCDE, 88 % des frais hospitaliers sont pris en charge par les régimes publics ou obligatoires. Dans de nombreux pays, les patients ont accès aux soins hospitaliers aigus gratuitement ou en contrepartie d’une participation financière modique. En conséquence, les taux de couverture avoisinent les 100 % en Suède, en Norvège, en Islande et en Estonie. Ces frais ne sont couverts qu’à hauteur de 70 % ou moins seulement en Corée, au Mexique, en Grèce, en Australie et en Irlande. Dans certains de ces pays, les patients choisissent souvent de se faire soigner dans des établissements privés où les soins ne sont pas (intégralement) pris en charge par les régimes publics.
Dans les pays de l’OCDE, plus des trois quarts des dépenses consacrées aux soins ambulatoires sont pris en charge par les régimes d’assurance maladie publics ou obligatoires (77 %). La couverture va de moins de 60 % en Corée et en Italie, à plus de 90 % en République slovaque, au Danemark et en République tchèque. Les soins ambulatoires, qu’ils soient primaires ou spécialisés, sont généralement dispensés sans facturation sur place, mais les usagers doivent parfois s’acquitter d’une participation financière pour certains services ou bien s’ils consultent des prestataires privés non conventionnés. C’est par exemple le cas au Danemark, où 92 % de l’ensemble des frais sont couverts mais où les usagers en prennent à leur charge une partie lorsqu’ils consultent un psychologue ou un physiothérapeute, et au Royaume-Uni (85 %), où les soins dispensés en dehors des services relevant du NHS ne sont pas couverts.
Dans l’ensemble des pays de l’OCDE, la couverture des soins dentaires par le régime public est nettement plus restreinte du fait d’un éventail de services limité (souvent réservés aux enfants) et d’un niveau élevé de participation financière des patients. En moyenne, seuls 30 % environ des frais dentaires sont pris en charge par les régimes d’assurance publics ou obligatoires. Trois pays de l’OCDE seulement (Japon, Allemagne et République slovaque) couvrent plus de la moitié des dépenses. En Grèce et en Espagne, les frais dentaires des adultes qui ne bénéficient d’aucun droit spécifique ne sont pas pris en charge. L’assurance maladie facultative peut apporter une protection financière importante lorsque tous les soins dentaires ne font pas partie de l’ensemble de prestations couvertes (comme c’est le cas aux Pays‑Bas).
La couverture des produits pharmaceutiques est elle aussi généralement moins étendue que celle des soins hospitaliers et ambulatoires : dans l’ensemble de l’OCDE, environ 57 % du coût de ces produits sont pris en charge par les régimes publics ou obligatoires. Cette part est inférieure à 40 % en Lituanie, en Islande, en Pologne, au Canada et en Lettonie. C’est en Allemagne (84 %) que la couverture est la plus généreuse, puis en France (80 %) et en Irlande (78 %). Les médicaments en vente libre – qui, de par leur nature, ne sont généralement pas couverts par les régimes publics – jouent un rôle important dans certains pays (voir l’indicateur « Dépenses pharmaceutiques » au chapitre 10).