En 2017, dans les pays de l’OCDE, le nombre de médecins s’inscrivait dans une fourchette allant de 2.5 ou moins pour 1 000 habitants en Turquie, en Corée, en Pologne, au Mexique, au Japon et au Chili, à cinq ou plus au Portugal, en Autriche, et en Grèce. Toutefois, les chiffres au Portugal et en Grèce sont surestimés parce qu’ils comprennent l’ensemble des médecins autorisés à exercer. On recensait en moyenne 3.5 médecins pour 1 000 habitants (Graphique 8.3). En Indonésie, en Inde et en Afrique du Sud, cette proportion était sensiblement inférieure – moins d’un médecin pour 1 000 habitants ; en Chine, en revanche, le nombre de médecins a rapidement augmenté, passant de 1.25 pour 1 000 habitants en 2000 à 2 pour 1 000 habitants en 2017.
Sous l’effet de politiques d’éducation et de formation ciblées, ainsi que de la hausse des taux de rétention et, dans certains pays, de l’immigration de médecins, le nombre de médecins, en chiffres absolus et par habitant, a progressé dans quasiment tous les pays de l’OCDE depuis 2000. L’unique exception est Israël, où leur nombre absolu, bien qu’il ait progressé de 25 %, n’a pu croître au même rythme que la population (environ 40 %) entre 2000 et 2017. Dans la plupart des pays de l’OCDE, la hausse du nombre de médecins a été régulière au cours de cette même période, et ne semble pas avoir été sensible aux chocs extérieurs. La récession de 2008-09 a toutefois eu une incidence profonde en Grèce, où leurs effectifs ont progressé jusqu’en 2008, avant de se stabiliser à compter de 2012.
Dans certains pays, l’augmentation des effectifs de médecins a été particulièrement rapide entre 2000 et 2017 (Graphique 8.4). C’est le cas de la Corée, du Mexique et du Royaume-Uni où, malgré un taux de croissance par habitant supérieur à la moyenne, le nombre de médecins pour 1 000 habitants était encore inférieur à la moyenne de l’OCDE en 2017. D’autres pays, comme l’Australie, le Danemark et l’Autriche, ont aussi vu le nombre de médecins progresser plus rapidement que la moyenne de l’OCDE, et comptent désormais un nombre de médecins par habitant supérieur à la moyenne de l’OCDE. En Australie, où ce chiffre est passé d’un niveau inférieur à la moyenne de l’OCDE en 2000 à un chiffre supérieur à celle-ci en 2017, la hausse résulte d’une progression considérable du nombre de diplômés des écoles nationales de médecine (voir l’indicateur sur les « Médecins nouvellement diplômés »).
À l’autre extrémité du spectre, le nombre de médecins par habitant a progressé beaucoup plus lentement ou est resté stable en Belgique, en France, en Pologne, et en République slovaque depuis 2000. Dans ces quatre pays, le nombre d’étudiants nationaux admis dans les écoles de médecine a augmenté ces dernières années. Ce phénomène devrait assurer la relève des médecins qui partiront à la retraite dans les prochaines années, sous réserve que les nouveaux diplômés restent travailler dans le pays qui les a formés (OCDE, 2019[1]).
Les inquiétudes entourant la pénurie de personnel de santé ne sont pas nouvelles dans les pays de l’OCDE, mais elles se sont accentuées dans bon nombre d’entre eux, d’autant que les médecins et infirmiers de la génération du « baby-boom » commencent à partir à la retraite. C’est ce qui a incité de nombreux pays de l’OCDE à augmenter le nombre d’admissions en école de médecine au cours de la dernière décennie (OCDE, 2016[2]). Si certains pays, comme l’Australie, ont déjà commencé à récolter les fruits de cette décision, il faut compter, étant donné la durée des études, dix ans ou plus avant que les effets de la hausse des effectifs étudiants ne se ressentent.
La plupart des pays de l’OCDE sont préoccupés par la pénurie de généralistes (voir l’indicateur « Répartition des médecins par âge, sexe et catégorie ») et le manque de médecins dans les zones rurales ou reculées (voir l’indicateur « Répartition géographique des médecins » au chapitre 5). Ces problèmes ont été provoqués ou accentués par le vieillissement des médecins généralistes et de la population en général.