En 2017, plus d’un tiers des médecins étaient âgés de plus de 55 ans dans les pays de l’OCDE, contre un sur cinq en 2000 (Graphique 8.5). Cette proportion a augmenté partout entre 2000 et 2017.
Si certains pays n’ont enregistré qu’une faible hausse, comme la Norvège (+2 points de pourcentage), l’Australie (+3 points de pourcentage), et le Royaume-Uni (+4 points de pourcentage), d’autres ont connu un vieillissement marqué de leurs effectifs de médecins. En Italie, le pourcentage de médecins âgés a augmenté de 36 %, et le pays recensait 55 % de médecins âgés de 55 ans ou plus en 2017. En France, la population de médecins vieillit presque aussi rapidement, le nombre de médecins âgés ayant crû de 30 % entre 2000 et 2017 ; d’autres pays, comme Israël, l’Espagne, et l’Autriche, ne se situent pas loin derrière (Graphique 8.5).
Le vieillissement de la population de médecins est préoccupant car les médecins âgés de 55 ans et plus devraient normalement partir à la retraite dans les dix prochaines années, et leur relève doit être assurée pour éviter une baisse des effectifs globaux. De nombreux médecins restent en activité au-delà de 65 ans, et plusieurs pays de l’OCDE ont réformé leurs régimes de retraite et relevé l’âge de la retraite pour tenir compte de l’augmentation de l’espérance de vie moyenne (OCDE, 2016[1]). Bien que peu d’études aient été consacrées aux retombées de ces réformes sur les médecins en particulier, il n’est pas exclu qu’elles les amènent à prolonger leur activité, ce qui pourrait avoir une incidence non négligeable sur les besoins de remplacement futurs.
En 2017, près de la moitié des médecins dans les pays de l’OCDE étaient des femmes, celles-ci représentant entre un et deux tiers des effectifs dans la plupart des pays. Dans certains pays, l’asymétrie était plus prononcée : au Japon et en Corée, un cinquième seulement des médecins étaient des femmes en 2017, alors qu’en Lettonie et en Estonie, elles représentaient trois quarts des effectifs (Graphique 8.6). La proportion de femmes médecins a augmenté dans la plupart des pays de l’OCDE entre 2000 et 2017 ; elle est en revanche restée stable dans des pays comme la Lituanie, l’Estonie et la Lettonie, où le nombre de femmes exerçant cette profession a toujours été nettement supérieur à celui des hommes. Les hausses les plus prononcées sont observées aux Pays-Bas (+19 points) et en Espagne (+18). Dans les pays où cette augmentation est intervenue, elle s’explique sans doute par l’accroissement du taux d’activité des femmes et du nombre de jeunes femmes inscrites en médecine, mais elle pourrait aussi être influencée par le départ à la retraite des générations plus âgées, et généralement plus masculines, de médecins.
Jusqu’à l’édition 2015 du Panorama de la santé incluse, la catégorie « généralistes » ne faisait pas la distinction entre les médecins généralistes et les médecins de famille d’une part, et les médecins non spécialisés d’autre part, qui travaillent dans des hôpitaux et d’autres structures. Il est désormais possible d’établir cette distinction : en 2017, les médecins généralistes/médecins de famille représentaient 23 % des médecins. Ils constituaient la moitié environ des effectifs de médecins au Chili, au Canada, et au Portugal, mais 5 % à peine en Grèce et en Corée (Graphique 8.7). La comparaison entre les effectifs de généralistes demeure toutefois difficile compte tenu des différents modes de catégorisation des médecins selon les pays. Aux États-Unis par exemple, les docteurs en médecine interne générale remplissent souvent des fonctions similaires à celles des médecins généralistes/médecins de famille dans d’autres pays, et pourtant ils sont classés dans la catégorie des spécialistes. Ailleurs, au Japon par exemple, les généralistes sont très rares, et la majorité des consultations médicales ont lieu chez des spécialistes.
Dans de nombreux pays, les médecins généralistes/médecins de famille jouent un rôle essentiel : ils garantissent un accès satisfaisant aux services de santé, prennent en charge les maladies chroniques, et évitent des hospitalisations (voir l’indicateur « Admissions évitables à l’hôpital » au chapitre 6). C’est pourquoi, pour parer aux craintes d’une pénurie de médecins généralistes, bon nombre de pays ont décidé d’augmenter le quota de places dans cette formation. Toutefois, dans la plupart des pays de l’OCDE, la rémunération des spécialistes est plus élevée que celle des généralistes, ce qui incite les médecins à se spécialiser (voir l’indicateur sur la « Rémunération des médecins »).