La gestion efficace du diabète reste une priorité de santé publique, dans la mesure où plus de 425 millions de personnes souffrent de cette maladie dans le monde.
Le diabète est une maladie chronique qui survient lorsque que l’organisme n’est plus capable de réguler les niveaux excessifs de glucose dans le sang. Il est une cause majeure de maladie cardiovasculaire, de cécité, d’insuffisance rénale et d’amputation d’un membre inférieur. Le diabète a causé 4 millions de décès en 2017, et on prévoit que, d’ici à 2045, plus de 629 millions d’adultes seront diabétiques (FID, = 2017[1]).
La prise en charge du diabète au jour le jour reposant en très grande partie sur le patient, l’accompagnement et la formation des personnes diabétiques revêtent une importance cruciale dans leur traitement primaire (OCDE, 2019[2]). Un contrôle efficace des niveaux de glycémie dans le cadre d’un suivi de routine, une modification du régime alimentaire et une activité physique régulière permettent de diminuer l’apparition de complications graves et la nécessité d’une hospitalisation (Wolters, Braspenning et Wensing, 2017[3]). La gestion d’autres facteurs de risque essentiels, comme le tabagisme, la tension artérielle et les taux de lipides, joue également un rôle majeur dans la lutte contre les complications du diabète.
Le Graphique 6.12 illustre les admissions à l’hôpital pour diabète qui auraient pu être évitées. Bien que leur nombre ait diminué dans la plupart des pays au fil des ans, la variation constatée entre les pays se situe dans un rapport de 1 à plus de 5. L’Islande, l’Italie et l’Espagne déclarent les taux d’admission les plus faibles, tandis que le Mexique et la Corée déclarent des taux près de deux fois supérieurs à la moyenne de l’OCDE. La prévalence du diabète peut expliquer dans une certaine mesure cette disparité. On observe une corrélation positive entre l’ensemble des admissions à l’hôpital et les admissions liées au diabète, ce qui permet de penser que l’accès aux soins hospitaliers expliquerait les variations entre pays (OCDE, 2015[4]).
Chez les personnes diabétiques souffrant d’hypertension, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ECA-I) ou les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine (ARA) sont recommandés par la plupart des directives nationales comme médicaments de première intention pour réduire la tension artérielle. Le Graphique 6.13 montre des pourcentages globalement uniformes de patients diabétiques sous antihypertenseurs selon les recommandations : seules la Finlande, la Belgique et la Corée affichent des pourcentages inférieurs à 80 %.
Les taux d’admission à l’hôpital pour amputation majeure d’un membre inférieur témoignent de la qualité à long terme du traitement du diabète. Le Graphique 6.14 présente les taux d’amputation chez les adultes diabétiques. La disparité entre les pays se situe dans un rapport de 1 à plus de 20, l’Islande, l’Italie, la Corée et le Royaume-Uni déclarant des taux inférieurs à 3 pour 100 000 habitants (population générale), alors que le Costa Rica, Israël, le Mexique et l’Autriche affichent des taux supérieurs à 13 pour 100 000 habitants.
La relation entre, d’une part, la nature, la fréquence et la durée des soins primaires pour le traitement du diabète et, d’autre part, le taux d’admissions à l’hôpital pour des complications liées à cette maladie est complexe et reste difficile à appréhender. Dans le cadre des efforts continus qu’elle déploie pour contribuer à combler ces lacunes, l’OCDE œuvre à l’élaboration d’une enquête internationale auprès des patients atteints de maladies chroniques, dont le diabète, afin de rendre compte des effets sur la santé qu’ils ont déclarés et de mieux comprendre le contexte des soins primaires qui leur sont prodigués. Cette enquête fait partie intégrante des enquêtes PaRIS sur les indicateurs fondés sur les déclarations des patients (https://www.oecd.org/health/paris.htm).