Pour une grande partie de la population, les contacts avec les services de santé revêtent le plus souvent la forme de consultations chez le médecin, qui débouchent souvent sur une prise en charge médicale. Les consultations peuvent avoir lieu au cabinet médical, dans les services de consultation externe des hôpitaux ou, dans certains cas, au domicile des patients. Les consultations en ligne ou par visioconférence se développent, ce qui améliore l’accès pour les populations reculées et permet aussi de consulter en dehors des heures normales.
En 2017, le nombre de consultations médicales par personne et par an était compris entre moins de 3 au Mexique et en Suède et près de 17 en Corée (Graphique 9.1). La moyenne de l’OCDE était de 6.8 consultations par personne et par an, la plupart des pays en déclarant entre quatre et dix. Dans les principaux pays partenaires, ce chiffre était également inférieur à trois en Colombie, au Costa Rica, en Afrique du Sud et au Brésil.
Les facteurs culturels expliquent en partie les écarts entre pays, mais les dispositifs incitatifs entrent également en ligne de compte. À cet égard, les méthodes de paiement des prestataires et les montants du ticket modérateur sont particulièrement importants. En Corée et au Japon, par exemple, le paiement des prestataires s’effectue selon le paiement à l’acte, ce qui encourage une fourniture excessive de services, tandis que les pays où les médecins sont majoritairement salariés affichent généralement des taux de consultation inférieurs à la moyenne (Mexique, Finlande et Suède par exemple). Pour autant, en Suisse et aux États-Unis, où les médecins sont principalement rémunérés à l’acte, ces taux sont également inférieurs à la moyenne. Le montant du ticket modérateur y étant parfois élevé, il se peut que le coût des soins dissuade les patients de consulter (voir les indicateurs sur l’accès aux soins au chapitre 5).
Les réformes récemment mises en œuvre dans plusieurs pays de l’OCDE en vue d’élargir le rôle des infirmiers peuvent aussi partiellement expliquer les faibles taux de consultation de médecins, les infirmiers épaulant parfois les généralistes par des actions de promotion de la santé, ou exerçant en tant que spécialistes d’une seule maladie. Dans de nombreux cas, les infirmiers sont également habilités à prescrire des médicaments et des examens médicaux. Au Canada, aux États-Unis, en Finlande, en Irlande, en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni et en Suède, ils sont autorisés à exercer à des niveaux élevés de pratique avancée dans le cadre des soins de santé primaires – tous ces pays affichent des taux de consultation de médecins inférieurs à la moyenne de l’OCDE (Maier, Aiken et Busse, 2017[1]).
Depuis 2000, le nombre moyen de consultations de médecins par personne est resté relativement stable dans les pays de l’OCDE (entre 6.5 et 6.8). Toutefois, certains pays ont enregistré de fortes hausses au fil du temps (Allemagne, Corée, Lituanie et Turquie) alors que, dans d’autres, les nombres ont diminué. C’est le cas du Japon et de l’Espagne, bien que les consultations y demeurent supérieures à la moyenne de l’OCDE.
Les informations relatives au nombre de consultations de médecins par personne peuvent servir à estimer le nombre annuel de consultations par médecin. Cet indicateur ne doit pas être considéré comme une mesure de la productivité des médecins, d’une part parce que la durée et l’efficacité des consultations varient, d’autre part parce qu’il ne prend en compte ni les services que les médecins fournissent aux patients hospitalisés, ni le temps consacré aux tâches administratives et aux travaux de recherche. En gardant à l’esprit ces problèmes de comparabilité, c’est en Corée, au Japon et en Turquie que le nombre estimé de consultations par médecin est le plus élevé (Graphique 9.2). C’est en Suède et en Norvège qu’il est le plus faible, deux pays où les consultations médicales, aussi bien dans les hôpitaux que dans le cadre de soins primaires, sont généralement limitées aux patients dont le cas est relativement grave ou complexe.
Le nombre et le type de consultations peuvent varier selon le groupe socioéconomique. À niveau de besoin égal, les personnes aisées sont plus susceptibles de consulter un médecin que celles se situant dans le quintile inférieur de revenu (voir l’indicateur « Recours aux services de soins primaires » dans le chapitre 5). Ces inégalités sont beaucoup plus marquées pour les consultations de spécialistes que pour les consultations de généralistes (OCDE, 2019[2]).