Les maladies chroniques, comme le cancer, les crises cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, les problèmes respiratoires chroniques et le diabète, ne sont pas seulement les principales causes de décès dans l’OCDE. Elles représentent aussi une charge de morbidité majeure chez les personnes en vie. De nombreuses maladies chroniques sont évitables moyennant la modification de facteurs de risques majeurs, comme le tabagisme, la consommation d’alcool, l’obésité et l’inactivité physique.
Près d’un tiers des personnes âgées de 15 ans et plus déclarent vivre avec au moins deux maladies chroniques, en moyenne, dans 27 pays de l’OCDE (Graphique 3.15). Cette proportion monte à près de 50 % en Allemagne et en Finlande. La multimorbidité est nettement plus répandue dans les tranches d’âge supérieures – globalement, 58 % des adultes âgés de 65 ans et plus déclarent vivre avec au moins deux maladies chroniques, et ce chiffre atteint 70 % ou plus au Portugal, en Pologne, en Hongrie, en République slovaque et en Allemagne. En revanche, ce n’est le cas que de 24 % des personnes de moins de 65 ans.
Les disparités socioéconomiques sont également prononcées : globalement, dans les pays de l’OCDE, 35 % des personnes du quintile inférieur de la distribution des revenus indiquent souffrir de deux maladies chroniques ou plus, contre 24 % des personnes du quintile supérieur (Graphique 3.16). Le gradient de revenu le plus important est observé en Hongrie, en Slovénie et en Lettonie.
Le diabète est une maladie chronique qui se caractérise par une charge d’incapacité particulièrement importante, pouvant causer des maladies cardiovasculaires, la cécité, l’insuffisance rénale et l’amputation d’un membre inférieur. Il survient lorsque le corps n’est plus capable de réguler les niveaux excessifs de glucose dans le sang. En 2017, 98 millions d’adultes environ – soit 6.4 % de la population adulte – étaient diabétiques dans l’OCDE (Graphique 3.17). On estime en outre à 39 millions le nombre de cas non diagnostiqués chez les adultes (Fédération Internationale du Diabète, 2017[1]).
Parmi les pays de l’OCDE, les taux de prévalence du diabète les plus élevés sont observés au Mexique, en Turquie et aux États-Unis où plus de 10 % des adultes en sont atteints (données standardisées par âge). Dans les pays partenaires, ce taux est également élevé en Inde et en Chine (10 % environ).
Les taux de prévalence du diabète standardisés par âge se sont stabilisés dans de nombreux pays de l’OCDE, surtout en Europe occidentale, mais ont notablement augmenté en Turquie et dans la plupart des pays partenaires. Cette évolution est en partie due à la hausse des taux d’obésité et de l’inactivité physique, et à leur interaction avec le vieillissement démographique (NCD Risk Factor Collaboration, 2016[2])
Le diabète est nettement plus répandu chez les personnes âgées ; il touche en outre légèrement plus les hommes que les femmes, et frappe de manière disproportionnée les personnes des catégories socioéconomiques défavorisées. Les conséquences économiques sont importantes. On estime à 572 milliards USD le montant consacré à son traitement et à la prévention de ses complications dans les pays de l’OCDE (Fédération Internationale du Diabète, 2017[1]).