Le cancer du sein est le cancer dont l’incidence est la plus élevée chez les femmes dans l’ensemble des pays de l’OCDE, et représente la deuxième cause de décès par cancer la plus fréquente chez les femmes (voir l’indicateur « Incidence du cancer et mortalité » au chapitre 3).
Sur la période 2010‑14, une moyenne de 51.5 % des femmes atteintes d’un cancer du sein ont été diagnostiquées à un stade précoce de la maladie dans les pays de l’OCDE, contre 8.6 % à un stade avancé (Graphique 6.28). Les pays qui enregistrent une forte proportion de femmes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein à un stade précoce (les États-Unis et le Japon, par exemple) affichent corrélativement une faible proportion de femmes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein à un stade avancé. Depuis les années 80, la plupart des pays de l’OCDE ont adopté des programmes de dépistage du cancer du sein, qui constituent un moyen efficace de détecter la maladie à un stade précoce (OCDE, 2013[1]). Cette initiative a contribué à accroître les proportions de femmes chez qui un cancer du sein est diagnostiqué à un stade précoce.
Dans la plupart des pays de l’OCDE, le taux net de survie à cinq ans des femmes atteintes d’un cancer du sein s’est amélioré ces dernières années, ce qui traduit une amélioration générale de la qualité de la prise en charge du cancer (Allemani et al., 2018[2). Dans tous les pays de l’OCDE, pour les femmes diagnostiquées à un stade précoce ou localisé, la probabilité cumulée de survie à au moins cinq ans est de 90 % et la variation à l’échelle internationale des estimations du taux de survie est faible (Graphique 6.29). Cependant, le taux de survie net des femmes atteintes d’un cancer du sein à un stade avancé reste faible et varie fortement, d’environ 30 % en Autriche et en Lituanie à plus de 50 % en Israël et en Finlande.
Dans les pays de l’OCDE, les patientes et les prestataires de soins motivés s’aident de plus en plus des mesures des résultats déclarés par les patientes (PROM) atteintes d’un cancer du sein pour prendre des décisions difficiles sur le plan clinique. Le Graphique 6.30 illustre les résultats bruts à 6‑12 mois après une chirurgie mammaire (chirurgie conservatrice du sein –CCS– et reconstruction mammaire) pour 11 sites cliniques de huit pays. Les résultats ont été mesurés au moyen des échelles « satisfaction des patientes de leurs seins après l’intervention » du questionnaire BREAST-Q, un instrument validé à l’échelle internationale permettant de mesurer les résultats déclarés par les patientes ayant subi une chirurgie mammaire (Pusic et al., 2009[3]). D’autres résultats et analyses à propos de cette mesure sont présentés au chapitre 2).
Le Graphique 6.31 illustre la proportion de femmes ayant subi une chirurgie de reconstruction mammaire par la pose d’un implant et par lambeau dans l’échantillon de chaque site. Les scores bruts consolidés des sites participants indiquent que les femmes sont environ 10 % (6 points de pourcentage) plus nombreuses à être satisfaites de leurs seins après une reconstruction par lambeau qu’après une reconstruction par la pose d’un implant (graphique 2.9 au chapitre 2). Ce résultat concorde avec les données existantes (Matros et al., 2015[4]) et peut se révéler un facteur important à prendre à compte si le choix de l’intervention chirurgicale est possible.
Les résultats de ces PROM ne sont pas représentatifs pour chaque pays mais montrent la capacité de communication de ce type de mesures sur le plan international. Certains pays de l’OCDE intensifient actuellement leurs efforts pour mesurer les PROM en ce qui concerne le cancer du sein étant donné que leur utilité est désormais appréciée à sa juste valeur. Ainsi, au Pays-Bas, le cancer du sein a été défini comme un domaine prioritaire possible dans le cadre de l’effort actuellement déployé au niveau national pour mesurer systématiquement les PROM.