La durée moyenne de séjour à l’hôpital est souvent considérée comme un indicateur d’efficience de la prestation des services de santé. Toutes choses égales par ailleurs, une hospitalisation de plus courte durée diminuera le coût par sortie et transfèrera la prise en charge des patients à des structures moins onéreuses. Les séjours de longue durée peuvent être le signe d’une mauvaise coordination des soins, ce qui a pour effet de laisser certains patients attendre inutilement à l’hôpital que des soins de rééducation ou de longue durée soient organisés. Dans le même temps, il arrive que certains patients sortent trop tôt, alors qu’un séjour plus long aurait pu améliorer leur état de santé ou réduire le risque de ré-hospitalisation.
En 2017, la durée moyenne d’hospitalisation était légèrement inférieure à huit jours dans les pays de l’OCDE (Graphique 9.9). Les hospitalisations les plus courtes ont été observées en Turquie et au Mexique, où le séjour était de quatre jours en moyenne, les plus longues en Corée et au Japon (plus de 16 jours). Depuis 2000, la durée d’hospitalisation moyenne a diminué dans la plupart des pays ; les reculs les plus marqués ont été constatés au Japon, en Finlande, en Suisse, au Royaume-Uni, en Israël et aux Pays-Bas. Le seul pays où elle a fortement augmenté est la Corée (passant de 15 jours environ en 2002 à 18.5 jours en 2017), mais ceci reflète en partie une hausse du rôle des hôpitaux de « soins de longue durée », dont la fonction est similaire à des établissements de long séjour ou des établissements de soins de longue durée.
Si l’on s’intéresse à la durée moyenne d’hospitalisation pour des maladies ou des affections spécifiques, on peut dans une certaine mesure atténuer les effets des différences de gravité ou de nature des cas. Dans les pays de l’OCDE, la durée d’hospitalisation moyenne pour un accouchement normal était de 2.9 jours en 2017 (Graphique 9.10). Elle atteignait plus de 4 jours en Hongrie, en République slovaque et en République tchèque, et était inférieure à deux au Mexique, au Royaume-Uni, au Canada, en Islande et aux Pays-Bas. La durée d’hospitalisation pour un accouchement normal a diminué dans la plupart des pays depuis 2000, en premier lieu dans ceux où elle était longue, comme la République slovaque et la République tchèque.
La durée d’hospitalisation moyenne pour un infarctus aigu du myocarde (IAM) était comprise entre 11 jours ou plus au Chili et en Corée et quatre ou moins en Norvège, au Danemark et en Suède (Graphique 9.11). Elle était en moyenne de 6.6 jours dans l’OCDE, soit trois jours de moins qu’en 2000. Elle a diminué partout, sauf au Chili (où elle a augmenté de plus de trois jours).
Outre les disparités dans la durée d’hospitalisation moyenne dues aux différents types de pathologies traités, d’autres facteurs, dont les structures de paiement, peuvent expliquer les écarts entre pays. Le raccourcissement du séjour moyen a été attribué à la mise en place de systèmes de paiement prospectif qui encouragent les prestataires à réduire le coût des épisodes de soins, comme les groupes homogènes de malades (GHM). La France, l’Autriche et la Suède comptent parmi les pays qui ont adopté des mécanismes de cette nature et qui ont enregistré, dans le cadre de ce processus, une diminution de la durée moyenne des hospitalisations.
Les résultats d’une étude récente de l’OCDE mettent en relief l’impact de certaines caractéristiques des hôpitaux sur la durée moyenne du séjour à l’hôpital. En particulier, les établissements disposant d’un grand nombre de lits (plus de 200) sont associés à des séjours de plus longue durée, alors qu’un taux d’occupation de 70 % ou plus est corrélé à une hospitalisation plus courte (Lorenzoni et Marino, 2017[1]).