Les systèmes de santé tiennent-ils leurs promesses ? (version abrégée)

L'enquête PaRIS (Patient-Reported Indicator Surveys) porte sur des indicateurs fondés sur les déclarations des patients. Elle est le fruit d’une initiative de l’OCDE qui rassemble différents pays en vue d’élaborer, de normaliser et de mettre en œuvre une nouvelle génération d’indicateurs portant sur les aspects les plus importants, aux yeux des patients, de leurs résultats en matière de santé et de leur parcours de soins. Le rapport phare de l’initiative PaRIS présente les conclusions de la première enquête internationale réalisée auprès de patients en soins primaires âgés de 45 ans et plus. Il met l’accent sur la catégorie d’usagers des services de santé la plus importante et qui croît le plus rapidement, à savoir les malades chroniques. En rendant compte des résultats et du vécu déclarés par les patients en matière de santé, cette enquête offre un éclairage précieux pour évaluer les systèmes de santé des pays de l’OCDE et au-delà.

Lire le communiqué de presse.

À mesure que nous vieillissons, nous sommes de plus en plus nombreux à souffrir d’une ou plusieurs maladies chroniques. Ainsi, l’enquête montre que 8 personnes de 45 ans et plus sur 10 ayant consulté un professionnel des soins primaires au cours des six derniers mois souffrent d’au moins une maladie chronique, plus de la moitié de deux ou plus, et plus d’un quart de trois ou plus.

Ces affections pèsent lourdement sur le quotidien des malades. L’enquête PaRIS s’appuie sur l’indice en cinq points de l’OMS pour mesurer le bien-être des personnes (sur une échelle de 0 à 100), à partir de questions visant à évaluer leur humeur, leur vitalité et leur sentiment d’épanouissement. En moyenne, les personnes atteintes de deux maladies chroniques obtiennent un score inférieur de cinq points à celui des personnes atteintes d’une seule maladie chronique, tandis que celles qui souffrent d’au moins trois maladies chroniques enregistrent un score inférieur de 14 points.

Même si des dépenses de santé plus élevées peuvent être associées à de meilleurs résultats, notamment sur le plan de la santé physique, elles ne sont pas nécessairement synonymes d’une amélioration des résultats ou du vécu des patients au regard de tous les indicateurs. En fait, il est possible d’obtenir de meilleurs résultats en matière de santé avec des niveaux de dépenses inférieurs. La Tchéquie et la Slovénie obtiennent par exemple de bons résultats tout en ayant des dépenses de santé par habitant relativement faibles. À l’inverse, les États-Unis et la Suisse obtiennent de bons scores en termes de qualité perçue des soins et de bien-être, mais les dépenses de santé de la Suisse sont supérieures à la moyenne, tandis que les dépenses de santé par habitant aux États-Unis sont plus de deux fois supérieures à celles d’autres pays aux scores comparables.

Si les femmes vivent plus longtemps que les hommes, elles se déclarent en moyenne en moins bonne santé physique et mentale dans l’enquête PaRIS. En général, leurs scores en termes de bien-être sont aussi inférieurs de 3 à 5 % à ceux des hommes, l’écart pouvant même atteindre 9 % dans certains pays. Les femmes sont aussi moins susceptibles d’être satisfaites de la qualité des soins qu’elles reçoivent et d’avoir confiance dans le système de santé. La situation socio-économique, l’âge et le fait de souffrir de plusieurs maladies chroniques expliquent en partie cet écart, mais même lorsque l’on tient compte de ces facteurs, le bien-être des femmes n’égale jamais celui des hommes.

Les personnes plus âgées et moins instruites peinent à comprendre les informations de santé, et font moins confiance que les personnes plus jeunes et plus instruites aux technologies numériques pour gérer leur santé. En Islande, en Australie, en France, au Pays de Galles, au Canada, en Tchéquie et en Suisse, la probabilité que les personnes plus instruites fassent confiance aux informations de santé diffusées sur internet est supérieure d’au moins 10 points de pourcentage. Par ailleurs, la probabilité que les personnes ayant un niveau d’instruction élevé déclarent que le site web de leur structure de soins primaires est facile à utiliser est supérieure de 26 points en moyenne. Par conséquent, il est crucial d’aider tous les individus à comprendre, utiliser et consulter les sites web et les outils de santé numériques.

Des progrès ont également été accomplis dans l’utilisation des dossiers médicaux électroniques à l’appui de la prise en charge. Si 95 % des structures de soins primaires participant à l’enquête PaRIS utilisent des dossiers médicaux électroniques, seule la moitié des structures peuvent échanger ces dossiers par voie électronique avec d’autres structures de soins.