Une nouvelle fois, les effets du changement climatique se sont fait durement ressentir cette année. L’augmentation des températures moyennes mondiales amplifie les aléas et les risques liés au climat. Elle a des conséquences graves et imprévisibles et nous rapproche toujours plus de points de basculement du système climatique potentiellement irréversibles. Les pays ont la possibilité de s’attaquer à ce problème en prenant et en tenant des engagements complets et ambitieux dans le cadre du prochain cycle de contributions déterminées au niveau national, en février 2025.
Cette nouvelle édition de L’Observateur de l’action climatique du Programme international pour l’action sur le climat (IPAC) montre que les engagements actuels ne se sont pas traduits par des actions efficaces. Il ressort du Cadre de mesure des actions et politiques climatiques (CMAPC) de l’OCDE, qui prend en compte à la fois l’adoption de mesures et leur sévérité, que l’action climatique a progressé de 10 % par an en moyenne au cours de la période 2010-21, mais que ce rythme est retombé à 1 % en 2022 et 2 % en 2023. Des politiques climatiques plus efficaces et plus solides sont indispensables.
Les objectifs actuels de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), même à supposer qu’ils soient pleinement atteints, ne permettront pas de faire baisser les émissions dans les proportions voulues pour tenir l’objectif de limitation du réchauffement de l’Accord de Paris. D’après les estimations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), pour limiter l’élévation des températures moyennes mondiales par rapport aux niveaux préindustriels à 1.5 °C, il faudra abaisser les émissions mondiales de 43 % d’ici à 2030. En plus de relever le niveau d’ambition, il sera nécessaire de procéder de façon plus coordonnée pour assurer une transition durable à la fois efficace et juste au niveau mondial.
La COP29, la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) de cette année, est l’occasion de revoir à la hausse les ambitions et de favoriser l’action climatique. Fort de l’expertise pluridisciplinaire de l’OCDE, l’IPAC contribue à l’action mondiale en faveur du climat en produisant des informations comparables et harmonisées qui permettent de suivre cette action aux niveaux national et mondial. Pour ce faire, il s’appuie notamment sur L’Observateur de l’action climatique et ses indicateurs clés, qui portent sur les profils d’évolution et les objectifs de réduction des émissions de GES, l’évolution des aléas climatiques et les progrès de l’action climatique au niveau mondial.
Pour atteindre les objectifs qui sont les nôtres en matière de climat et, au bout du compte, préparer un avenir plus durable et plus inclusif pour tous, il sera primordial de redoubler d’ambition et d’efforts en faveur du climat en assurant un suivi rationnel des engagements et des progrès. L’OCDE continuera d’appuyer activement ces efforts par ses données et ses analyses.
Mathias Cormann,
Secrétaire Général OCDE