Seul le résumé est actuellement disponible en français. La version complète sera publiée le 20 mars.
Examen de l’OCDE sur les pêches 2025 (version abrégée)

La pêche et l’aquaculture font travailler des millions de personnes et en nourrissent plusieurs milliards. Mais la pêche illicite, la surpêche et la pollution menacent les stocks halieutiques et leurs écosystèmes. Un secteur de la pêche performant sur le plan social, économique et environnemental passe par une gestion efficace, des dépenses publiques plus avisées et des politiques publiques tournées vers l’avenir.
L’Examen de l’OCDE sur les pêches assure le suivi des performances du secteur, afin d’aider les pays à cerner l’état de santé et la productivité des stocks halieutiques de la planète et à concevoir de nouvelles politiques qui accompagnent le rôle vital de la pêche dans la sécurité alimentaire mondiale et l’économie maritime.
10.7 Md $
montant total annuel du soutien apporté à la pêche entre 2020 et 2022 dans les 41 pays et territoires étudiés
65%
du soutien public à la pêche risque d’encourager la surpêche et la pêche illicite en l’absence de gestion efficace
41%
des stocks halieutiques évalués pourraient être plus productifs moyennant une meilleure gestion
La production et les échanges de produits de la pêche et de l’aquaculture sont en hausse
La production du secteur de la pêche et de l’aquaculture est repartie à la hausse après la pandémie de COVID-19. Le volume des échanges n’a jamais été aussi élevé, et la production aquacole connaît une croissance particulièrement soutenue : depuis 2005, elle a doublé en volume et augmenté de 450 % en valeur.
La santé des stocks halieutiques est généralement satisfaisante, mais une meilleure gestion améliorerait la rentabilité et les écosystèmes marins
La plupart des stocks halieutiques évalués de manière concluante dans l’Examen sont en bonne santé (81 %), ce qui semble indiquer que la gestion scientifique donne des résultats. Néanmoins, beaucoup de ces stocks (41 %) n’atteignent pas le niveau permettant aux pêcheurs de maximiser le volume et la valeur des captures. En outre, de nombreux stocks restent à évaluer, ce qui donne à penser qu’aussi bien les écosystèmes que les pêcheurs pourraient être gagnants si l’on investissait dans l’évaluation des stocks et l’amélioration de la gestion des pêches.
Le soutien public à la pêche peut encourager la surpêche et la pêche illicite s’il n’est pas bien conçu et ciblé
Une partie du soutien public est indispensable pour garantir une gestion efficace des pêches et pour contribuer à stimuler la productivité et à renforcer la résilience du secteur. Les subventions qui facilitent les activités de pêche et en réduisent le coût risquent toutefois de favoriser la surpêche et la pêche illicite, notamment lorsque la gestion des pêches est déficiente.
L’OCDE a conçu un cadre unique en son genre pour identifier les politiques susceptibles d’encourager la surpêche et la pêche illicite. Il montre que près de 42% du soutien apporté par les Membres de l’OCDE pouvait présenter un risque important ou modéré de ce point de vue en l’absence de gestion efficace. Parmi les non-Membres, cette proportion atteignait 90%.
Que peuvent faire les pouvoirs publics ?
La bonne santé des stocks halieutiques est essentielle à la rentabilité et à la résilience des pêches. À l’inverse, des stocks en mauvaise santé nuisent à la sécurité alimentaire mondiale, à la rentabilité de la pêche et aux écosystèmes marins. Une gestion efficace passe par un ensemble d’instruments d’action coordonné qui permet d’encadrer les volumes, techniques et lieux de capture, fixant des totaux admissibles de capture et réglementant les flottes et les zones dans lesquelles elles évoluent. Des stocks plus abondants sont moins affectés par les événements météorologiques extrêmes de courte durée et s’en remettent plus rapidement. Ils favorisent aussi une moindre intensité d’émission de la production halieutique, car il faut moins d’énergie pour réaliser un même volume de captures.
Un investissement accru dans des activités régulières de collecte de données et d’évaluation des stocks tenant compte des répercussions du changement climatique aiderait à améliorer la durabilité et la productivité et jetterait des bases fiables pour la gestion des pêches. Cela supposerait d’investir dans la recherche-développement afin d’affiner les méthodes existantes d’évaluation des stocks et d’en élaborer de nouvelles pour les stocks difficiles à évaluer.
Le réchauffement des océans, la modification des courants et la fréquence accrue des phénomènes météorologiques extrêmes ont des effets notables sur les stocks halieutiques. Il est indispensable de faire de l’adaptation un volet à part entière des politiques nationales et internationales de gestion des pêches, car il peut être crucial d’intervenir rapidement pour éviter des répercussions plus graves ultérieurement.
Plus de 10 milliards USD sont consacrés chaque année à soutenir les pêches de capture dans les 41 pays et territoires étudiés dans ce rapport. Durant la période 2020-22, le soutien public a représenté 10.6 % de la valeur des produits débarqués et 552 USD par pêcheur et par an en moyenne. Or, comme indiqué ci-dessus, 65 % de ce soutien risquait d’encourager une pêche non durable, et cette part atteignait même 90 % dans les onze non-Membres de l’OCDE évalués. Il est nécessaire d’accroître la transparence pour pouvoir surveiller la mise en œuvre des engagements internationaux d’élimination des subventions à la pêche qui ont des effets préjudiciables.
Pour être clairement bénéfiques aux pêches, les politiques de soutien doivent contribuent à assurer que les activités de pêche préservent les ressources et les écosystèmes. C’est le cas, par exemple, des investissements dans l’évaluation et la gestion des stocks et la police des pêches. À l’inverse, les mesures de soutien peuvent encourager la surpêche et la pêche illicite si elles augmentent les bénéfices tirés des activités de pêche ou en réduisent le coût alors que ces activités ne font pas l’objet d’une gestion efficace. Les pouvoirs publics devraient privilégier des mesures de soutien qui ne risquent pas d’encourager la surpêche et la pêche illicite et veiller à ce qu’elles bénéficient uniquement à des activités de pêche gérées de manière efficace.
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13 septembre 2006