La productivité du travail a augmenté et les flux d’IDE ont été importants. Cependant, l’investissement privé intérieur est faible et les entreprises marocaines sont confrontées à des obstacles qui les empêchent d’obtenir de meilleurs résultats.
Bien qu’il se soit réduit, l’écart de productivité du travail entre le Maroc et les pays à la frontière d’efficience mondiale reste important. Les entreprises multinationales de quelques secteurs stimulent la productivité industrielle, mais les liens avec l’économie locale pourraient être renforcés. La valeur ajoutée domestique reste concentrée dans des activités moins sophistiquées, le nombre de produits pour lesquels les entreprises marocaines sont compétitives à l’international est en diminution, et elles exportent moins de biens de haute technologie, mais plus de biens de moyenne-haute technologie, que par le passé. L’ampleur de l’économie informelle et la petite taille des entreprises freinent la croissance de la productivité.
Le secteur public et les entreprises publiques ont massivement investi, et la nouvelle Charte de l’investissement vise maintenant à stimuler l’investissement privé par le biais des subventions et des mesures destinées à améliorer le climat des affaires. Bien que les infrastructures sont relativement de bonne qualité, la formation de capital est depuis longtemps dominée par le secteur public, et l’efficience des investissements est faible. Les investissements du secteur public devraient être mieux ciblés et mieux gérés. De nouvelles mesures d’incitation et d’accompagnement, comme l’octroi de terrains et l’amélioration du climat des affaires, visent à développer l’investissement privé. Veiller à ce que les incitations soient équilibrées entre les secteurs nouveaux et établis contribuerait à élargir la base industrielle.
Des efforts ont été faits pour améliorer le climat des affaires. Le Conseil de la concurrence a été renforcé. Les entreprises publiques jouent un rôle significatif dans l’économie, et leur gouvernance pourrait être améliorée conformément aux réformes en cours, pour garantir des règles du jeu équitables.
Le cadre de lutte contre la corruption a été renforcé, mais des améliorations sont encore possibles. Les entreprises font état de contreparties qui alourdissent les coûts de transaction dans leurs interactions avec l’administration publique. Poursuivre les efforts engagés pour lutter contre la corruption et progresser davantage dans la dématérialisation des transactions permettraient de réduire les possibilités de corruption.
En matière d’innovation, les activités et les dépenses sont peu élevées, et l’adoption des technologies numériques par les entreprises et les travailleurs marocains se fait lentement. Garantir la poursuite d’un accès concurrentiel à l’internet, une meilleure protection des consommateurs du commerce électronique et offrir aux travailleurs des formations au numérique ciblées permettrait de tirer le meilleur parti des nouvelles opportunités offertes par la transition numérique. Développer un meilleur soutien à l’innovation contribuerait à créer de nouveaux débouchés pour les entreprises.
Il faudrait améliorer les compétences et les résultats scolaires pour favoriser une économie plus productive. Les compétences de base en lecture et en calcul ont progressé, mais les résultats scolaires restent relativement faibles et de nombreux jeunes continuent de quitter l’école à un âge précoce. Une réforme majeure du système scolaire est en cours pour améliorer l’enseignement. Un enseignement supérieur professionnel en entreprise et davantage axé sur le marché permettrait une meilleure préparation des jeunes au marché du travail et une meilleure adaptation de l’offre aux besoins en compétences.