Ce rapport marque la 6e édition de Comment va la vie ?, la publication phare qui dresse un état des lieux du bien-être dans les pays de l’OCDE au regard des principales dimensions qui comptent pour les individus, en s’attachant à la fois aux résultats actuels et aux ressources pour l’avenir. La 1ère édition de Comment va la vie ? était parue au lendemain de la crise financière mondiale, et cette dernière édition est publiée à un moment tout aussi difficile. Nos économies et nos sociétés ne se sont pas encore totalement relevées des chocs successifs provoqués par la pandémie de COVID-19 et la crise du coût de la vie. La montée des tensions géopolitiques et les conflits qui se prolongent dans différentes régions du monde sont également source d’inquiétude, car ils mettent en cause la capacité d’action multilatérale sur des problématiques communes de plus en plus urgentes. Alors que la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine va bientôt entamer sa troisième année et que les conflits au Moyen-Orient et au Soudan risquent d’embraser des régions tout entières, les menaces qui pèsent sur le bien-être actuel et futur ne se sont pas atténuées, comme nous le rappelle régulièrement l’actualité qui se fait l’écho de catastrophes liées au climat, et le chemin qui mène à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) du Programme 2030 des Nations Unies devient de plus en plus étroit.
Les crises sont l’occasion d’apprendre et d’agir. Les pouvoirs publics ont tiré de nombreux enseignements importants de la crise financière mondiale, qui les ont aidés à relever les défis qui ont suivi. Les mesures prises par les pouvoirs publics en réponse aux chocs récents ont été plus efficaces que par le passé pour protéger la vie et les moyens de subsistance des populations. Elles sont aussi tournées vers l’avenir, et s’attachent à renforcer la résilience de nos économies et de nos sociétés et à les reconstruire de manière plus durable sur le plan environnemental. C’est pourquoi, même si la pandémie de COVID-19 et la crise du coût de la vie ont entraîné des perturbations considérables, leurs effets négatifs sur le bien-être ont été moins prononcés que ceux de la crise financière mondiale.
Le bien-être permet d’adopter une vision d’ensemble qui met en lumière les principaux domaines dans lesquels il faut agir, et peut aider à élaborer des approches à l’échelle de l’ensemble de l’administration pour relever les défis qui se présentent. Comme le montre ce rapport, de nombreuses priorités d’action concernent les domaines social et environnemental. Compte tenu des défaillances des marchés et de la complexité croissante des économies et des sociétés, une intervention est nécessaire pour s’attaquer à ces problématiques, qui ne doivent pas être abordées de manière cloisonnée. Pour les pouvoirs publics comme pour les citoyens, il est urgent et nécessaire de reconstruire les économies sur des bases plus inclusives et respectueuses des limites de la planète.