Des emplois de mauvaise qualité, une gestion déficiente et des tensions psychosociales sur le lieu de travail peuvent mettre la santé mentale à rude épreuve. Outre ses conséquences négatives sur les salariés, une mauvaise santé mentale induit également des coûts importants pour les employeurs du fait qu’elle diminue la productivité. Selon Promotion Santé Suisse, 28.2 % des salariés suisses ont connu des niveaux critiques de stress au travail en 2022. Une étude antérieure, réalisée en 2018, a montré que les plus jeunes (entre 16 et 24 ans) enregistrent les niveaux de stress les plus élevés et les pertes de productivité corollaires les plus importantes, celles-ci étant estimées à 21.1 % du temps de travail, contre 12 % pour les personnes âgées de 40 à 54 ans. Pour combattre le stress au travail, les autorités suisses ont déployé plusieurs mesures, dont l’outil d’enquête Friendly Work Space Job-Stress-Analysis (Analyse du stress au travail dans un espace de travail convivial), également connu sous le nom de « S‑Tool », qui a été introduit en 2012. Cet outil a pour ambition d’aider les entreprises à recenser les facteurs de stress au sein de leur personnel de manière à pouvoir prendre des mesures préventives et ainsi instaurer des conditions de travail favorables à la santé de leurs employés.
Friendly Work Space Job-Stress-Analysis – Suisse
Abstract
Description
Copier le lien de DescriptionLe S-Tool repose sur un site web comportant une enquête en ligne destinée aux employés et une plateforme qui permet aux chefs de projet de mettre l’enquête en place et de la superviser. Il en existe un module spécifique destiné aux enseignants et aux autres personnels scolaires, désormais connu sous le nom d’École en action (Schule handelt). Les entreprises utilisent cet outil pour évaluer les facteurs de stress et le bien-être de leurs salariés, ainsi que les ressources disponibles aux différents niveaux de leur organisation. L’outil produit des évaluations à l’intention des entreprises et des employés à titre individuel, généralement présentées sous forme de graphiques. L’enquête apporte aux entreprises des informations relatives aux facteurs de stress élevés au sein de leur organisation et aux ressources dont elles disposent pour y remédier, ainsi que des éléments de comparaison avec d’autres entreprises et les résultats d’enquêtes antérieures. De plus, les salariés reçoivent des réponses contenant des conseils individuels pour alléger leur stress. À l’issue de l’enquête, les entreprises doivent interpréter les évaluations et veiller à ce que les employés soient informés des résultats et des mesures éventuellement appliquées par la suite.
Résultats
Copier le lien de RésultatsUne évaluation du S-Tool réalisée en 2018 a montré que les entreprises l’ont utilisé 326 fois entre 2012 et 2017. Si 60 % des enquêtes ont été menées dans de grandes entreprises, le nombre de petites et moyennes entreprises faisant appel à l’outil a progressé au cours de cette période. Le module destiné aux écoles a été expérimenté dans huit établissements entre 2015 et 2017.
Les utilisateurs de l’outil en sont dans l’ensemble très satisfaits. Parmi les chefs de projet interrogés, 84 % le recommanderaient à d’autres entreprises. Plus de la moitié (54 %) considèrent qu’il les a aidés à identifier certaines failles au sein de leur entreprise. Pour lutter contre le stress sur le lieu de travail et définir des mesures adaptées, les entreprises se sont principalement appuyées sur les informations relatives aux niveaux de stress élevés, aux ressources dont elles disposent et aux résultats concernant certains de leurs départements. Un tiers des chefs de projet et près de 30 % des employés interrogés ont déclaré avoir constaté des effets positifs importants dus à l’utilisation de l’outil, notamment l’amélioration de la résilience au stress, la réduction des niveaux de stress et le recul de l’absentéisme.
Il convient toutefois de discuter des résultats de l’enquête avec les employés et de prendre les mesures pertinentes. Le manque de transparence et l’inaction peuvent avoir des effets négatifs imprévus. Entre 15 % et 19 % des employés ont exprimé leur déception face à l’inaction (apparente) de l’entreprise.
Cette pratique appuie également la mise en œuvre des dispositions IV.5 et VI.1 de la Recommandation du Conseil sur l’amélioration des perspectives offertes aux jeunes (OCDE, 2022[1]).
Références
[2] Health Promotion Switzerland (2022), Job-Stress-Index 2022, https://friendlyworkspace.ch/system/files/documents/2023-02/Feuille_d_information_072_PSCH_2022-08_-_Job_Stress_Index_2022.pdf.
[1] OCDE (2022), Recommandation du Conseil sur l’amélioration des perspectives offertes aux jeunes, https://legalinstruments.oecd.org/fr/instruments/OECD-LEGAL-0474.
[3] Schoch, S. and R. Keller (2017), Evaluation S-Tool in Schulen, https://gesundheitsfoerderung.ch/sites/default/files/migration/documents/Schlussbericht_Evaluation_S-Tool_in_Schulen.pdf.
[4] Stocker, D. et al. (2018), Evaluation S-Tool, https://gesundheitsfoerderung.ch/sites/default/files/2022-12/Evaluation_S-Tool_-_Schlussbericht_BASS.pdf.
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