1. L’Action 6 du projet BEPS mentionne l’utilisation abusive des conventions fiscales et, en particulier le chalandage fiscal, comme l’une des principales sources de préoccupation dans le domaine de l’érosion de la base d’imposition et du transfert de bénéfices (BEPS). En raison de la gravité du chalandage fiscal, les juridictions ont convenu d’adopter, comme standard minimum, des mesures de lutte contre cette pratique et de soumettre leurs efforts à un examen annuel par les pairs. Ce rapport d’examen par les pairs de 2020 réunit les résultats du troisième examen annuel par les pairs, des informations générales sur le chalandage fiscal, tandis que les sections ventilées par juridiction, qui fournissent des renseignements détaillés sur la mise en œuvre du standard minimum par chaque membre du Cadre inclusif.
2. L’examen par les pairs de 2020 met en lumière les efforts réalisés par la plupart des membres du Cadre inclusif pour lutter contre le chalandage fiscal, et notamment par ceux qui ont ratifié la Convention multilatérale pour la mise en œuvre des mesures relatives aux conventions fiscales pour prévenir l'érosion de la base d'imposition et le transfert de bénéfices (l’Instrument multilatéral ou IM). Alors qu’il ressortait des deux premiers examens par les pairs réalisés en 2018 et 2019 que très peu des conventions examinées étaient conformes au standard minimum1, l’IM, le principal outil utilisé pour appliquer le standard minimum, commence à produire un effet important et renforce désormais le réseau de conventions fiscales bilatérales des juridictions qui l’ont ratifié. L’IM ne permettait pas aux juridictions de substituer à la règle du critère de l’objet principal (COP) la clause détaillée de limitation des avantages pour mettre en œuvre le standard minimum.
3. Aussi, grâce à la ratification de l’IM par ces juridictions, le nombre de conventions conformes2 couvertes par l’IM a augmenté de près de 500 % depuis le dernier examen par les pairs. Toutefois, le rapport de l’examen par les pairs de cette année révèle un écart important entre les juridictions qui ont ratifié l’IM et celles qui ne l’ont pas ratifié relativement aux progrès dans la mise en œuvre du standard minimum.
4. De fait, les juridictions qui n’avaient pas signé ou ratifié l’IM n’ont guère voire nullement progressé dans la mise en oeuvre du standard minimum. Toutefois, ce rapport reconnaît que le point de départ de l’exposition d’une juridiction au chalandage fiscal peut être différent selon que ses conventions existantes ou ses dispositions législatives internes contiennent déjà des outils de lutte contre le chalandage fiscal.
5. Une des nouveautés du rapport de cette année est qu’il livre des informations complémentaires sur les progrès accomplis par certaines juridictions pour mettre en œuvre le standard minimum et qu’il encourage les signataires de l’IM à le ratifier le plus rapidement possible. Ces informations ne donnent pas lieu à des recommandations formelles. Les informations complémentaires relatives aux progrès des juridictions sont réunies dans la section intitulée « Difficultés de mise en œuvre » dans le chapitre 5 consacré à chaque juridiction.
6. Les principaux objectifs de l’examen par les pairs de cette année et des informations complémentaires fournies dans la section « Difficultés de mise en œuvre » sont d’encourager les signataires de l’IM à le ratifier, de combler les lacunes dans la couverture de l’IM et d'aider les autres juridictions à renforcer leur réseau de conventions fiscales.