Maintenir un environnement de financement diversifié
Les start-ups ont besoin de différents types de financement à chaque étape de leur cycle de vie. Les jeunes entreprises rencontrent souvent des difficultés liées à un manque de financement initial et au niveau de risque important associé aux technologies émergentes. Les études de l’OCDE indiquent que si le capital-risque joue un rôle clé, un écosystème de financement complet doit également inclure des subventions, des accélérateurs et des incubateurs pour soutenir les innovations naissantes.
À mesure que les start-ups mûrissent, leurs besoins en capital évoluent considérablement. Les entreprises en phase de croissance ont besoin d’investissements importants pour commercialiser leurs produits innovants à grande échelle. Afin d’éviter que des projets prometteurs stagnent avant d’atteindre leur plein potentiel, les décideurs devraient assurer l’accès à des instruments de financement de stade avancé (ou « late-stage »), tels que le capital de croissance (dit « growth equity ») et la dette de capital-risque (dite « venture debt »).
Les autres stratégies d’exit, telles que les introductions en bourse, sont tout aussi importantes, car elles offrent de la liquidité aux premiers investisseurs et facilitent le réinvestissement dans de nouvelles entreprises. Les données de l’OCDE reflètent un écosystème de financement en expansion, les transactions de capital-risque représentant 1,2 % du PIB en 2021 dans les pays membres, avec des hausses à tous les stades du financement.
Encourager la coopération tout en garantissant l’indépendance
La collaboration entre les start-ups et les entreprises établies crée des opportunités précieuses de partage de connaissances, d’accès au marché et de mutualisation des ressources. Cependant, les décideurs doivent soigneusement équilibrer la promotion de ces partenariats tout en évitant des dépendances excessives susceptibles de freiner l’innovation.
Les études de l’OCDE révèlent que les start-ups acquises connaissent souvent une baisse significative de leur dépôts de brevets après leur rachat. Ceci suggère que, bien que les acquisitions et les investissements en capital-risque par les entreprises non financières puissent procurer des avantages immédiats aux start-ups en termes de financement et de liquidité, ils peuvent aussi réduire les incitations à l’innovation et la concurrence sur le marché.
Des politiques efficaces doivent encourager les partenariats stratégiques qui préservent l’autonomie des start-ups et leurs incitations concurrentielles. Cela peut inclure la surveillance des tendances en matière d’acquisition et la mise en œuvre de mesures antitrust ciblées qui tiennent compte de la nature dynamique de l’innovation et de la concurrence. Parallèlement, les investisseurs ont besoin de stratégies d’exit alternatives leur permettant de récupérer et de réinvestir leur capital. L’objectif est de tirer parti des bénéfices de la coopération tout en maintenant l’esprit entrepreneurial et concurrentiel à l’origine de l’innovation de rupture.
Faciliter l’entrepreneuriat issu de la recherche scientifique
Environ une start-up sur dix dans les pays de l’OCDE est fondée par des universitaires. Ces start-ups académiques représentent une opportunité unique de transformer des découvertes scientifiques en solutions commerciales ayant un fort impact sociétal. Cependant, elles rencontrent des défis spécifiques pour passer de la recherche à la mise sur le marché. Une absence de liens forts avec l’industrie freine souvent le succès commercial, même lorsque leur technologie est révolutionnaire.
Les décideurs peuvent combler cette lacune grâce à des dispositifs de soutien ciblés facilitant le transfert de connaissances et la valorisation de la recherche. Des mécanismes de financement spécialisés doivent prendre en compte les cycles de développement plus longs propres aux start-ups académiques, qui les rendent souvent moins attractives pour les investisseurs traditionnels.
L’efficacité de ces approches ciblées est illustrée par les données de l’OCDE, qui montrent qu’entre 2010 et 2021, les start-ups académiques étaient 70 % plus susceptibles d’utiliser le financement et les aides issues de programmes d’accompagnement (tels que les accélérateurs et incubateurs), de subventions ou de capital-risque public, par rapport aux start-ups non académiques. Fournir des formations et des opportunités d’établir des réseaux semble plus efficace que des subventions seules pour faciliter l’accès aux investisseurs et à des financements de suivi. Cela démontre l’importance d’un soutien adapté reconnaissant la trajectoire particulière de l’entrepreneuriat fondé sur la recherche.
Soutenir les start-ups vertes
Les start-ups vertes jouent un rôle essentiel dans la réponse aux pressants défis environnementaux, qu’il s’agisse du changement climatique ou de l’utilisation efficace des ressources. Les données de l’OCDE montrent que ces start-ups surpassent souvent les autres à l’aune d’indicateurs tels que l’obtention de capital-risque ou de subventions, et elles ont une propension plus élevée à déposer des brevets pour des innovations de valeur.
Malgré ces atouts, les start-ups vertes font face à des défis spécifiques. Elles ont généralement besoin de délais plus longs pour obtenir un financement en capital-risque et rencontrent d’avantage d’obstacles lors des phases de financement initiales (dites « seed ») et de sortie, en raison de durées de développement plus longues, de l’incertitude de la demande, et d’autres contraintes. Les décideurs doivent remédier à ces problèmes en réduisant les risques liés aux technologies vertes, notamment via des subventions à la recherche et au développement et potentiellement la commande publique, particulièrement lors des phases vulnérables de démarrage et de passage à échelle.
L’impact de ce soutien ciblé est potentiellement considérable. Depuis 2010, les investissements en capital-risque dans les start-ups vertes ont augmenté en moyenne de 23 % par an, avec une croissance impressionnante de 52 % par an dans le secteur de la mobilité bas carbone. Compte tenu de l’ampleur de la transition écologique, il est crucial que les start-ups vertes, tous secteurs confondus, bénéficient d’instruments de soutien adaptés pour accélérer cette dynamique positive et améliorer les résultats environnementaux.
Transformer les idées en actions
Les start-ups représentent une source primordiale d’innovation et de croissance économique. En mettant en œuvre ces quatre stratégies — créer un environnement de financement diversifié, équilibrer coopération et indépendance, faciliter l’entrepreneuriat académique, et soutenir les start-ups vertes — les décideurs peuvent favoriser un écosystème prospère qui soutient non seulement le succès des start-ups à travers les avancées technologiques, mais aussi des bénéfices sociétaux plus larges, tels que de meilleures opportunités professionnelles pour les femmes et les personnes immigrées, contribuant à la prospérité économique.
Les études de l’OCDE à la base de ces recommandations offrent aux décideurs une base solide pour développer des systèmes de soutien efficaces. Cependant, leur mise en œuvre doit être adaptée aux contextes locaux, en tenant compte des caractéristiques uniques de chaque écosystème d’innovation. De plus, le paysage des start-ups évolue rapidement avec l’émergence de nouveaux marchés et technologies. Les programmes de soutien efficaces hier peuvent ne plus répondre aux défis d’aujourd’hui, nécessitant une évaluation et une adaptation continues. En adoptant une approche fondée sur les données et l’adaptation, les décideurs peuvent maximiser le potentiel transformateur des start-ups pour stimuler la croissance économique et relever les défis sociétaux.