L’économie israélienne a bien résisté au choc provoqué par les attentats terroristes du 7 octobre et les conflits qui ont suivi, grâce à une situation budgétaire saine avant les attentats, une gestion monétaire efficace, un système financier solide et une forte croissance potentielle. Les autorités devraient s’attacher à juguler l’inflation et à maîtriser le déficit budgétaire, tout en finançant les futurs besoins de dépenses et en s’attaquant au problème du coût élevé de la vie, selon un nouveau rapport de l’OCDE.
D’après la dernière Étude économique de l’OCDE consacrée à Israël, la croissance du PIB devrait se redresser pour s’établir à 3.4 % en 2025 et à 5.5 % en 2026. L’inflation a été limitée, mais des tensions subsistent. Tant l’inflation globale que l’inflation sous-jacente demeurent légèrement supérieures à la fourchette de 1-3 % retenue comme objectif par la Banque d’Israël. Il conviendrait de maintenir l’orientation restrictive de la politique monétaire pour juguler l’inflation.
Le solde budgétaire s’est dégradé en raison de la hausse des dépenses publiques engagée suite aux conflits en cours. Il sera donc essentiel de préserver la discipline budgétaire, de s’appuyer sur les impôts exerçant le moins de distorsions pour accroître les recettes, et de recourir à des examens des dépenses pour hiérarchiser ces dernières.
« Lever les obstacles aux échanges internationaux et au commerce intérieur, en allégeant les formalités administratives et en simplifiant les procédures aux frontières, permettrait de renforcer la productivité, de rehausser les revenus et de faire baisser les prix à la consommation de façon durable », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, M. Mathias Cormann, lors de la présentation de l’Étude à Jérusalem, aux côtés du Ministre israélien des Finances, M. Bezalel Smotrich. « Compte tenu des évolutions démographiques, les résultats économiques à long terme dépendent de la mise en œuvre de réformes destinées à remédier aux déficits d’infrastructures et à améliorer les résultats du système d’enseignement ainsi que la situation au regard du marché du travail de toutes les catégories de la population israélienne. »
Il faudrait mettre en œuvre des réformes propices au jeu de la concurrence et réduire le rôle joué par l’État dans l’économie. Une réglementation des marchés de produits moins restrictive faciliterait l’entrée de nouvelles entreprises sur le marché et contribuerait à stimuler la concurrence. Négocier de nouveaux accords de libre-échange et approfondir les traités déjà conclus permettra de réduire les coûts des échanges. Continuer de lever les obstacles techniques au commerce permettrait de renforcer encore la concurrence et d’alléger le coût des importations.
L’économie peut capitaliser sur un solide secteur de l’intelligence artificielle (IA) grâce au maintien de l’approche flexible adoptée par Israël en matière de réglementation, qui a permis jusqu’ici d'étayer la forte croissance de ce secteur. Renforcer les établissements d’enseignement supérieur dans les domaines en lien avec l’intelligence artificielle et resserrer leurs liens avec les entreprises contribueront également à stimuler l’expansion de ce secteur.
Pour améliorer les performances vis-à-vis du marché du travail, il conviendrait de faire en sorte que les financements accordés aux établissements scolaires le soient à condition qu’ils dispensent des enseignements de base et de veiller à assurer un financement adéquat par élève en fonction des caractéristiques socioéconomiques des établissements. Supprimer les prestations qui dissuadent les hommes ultra-orthodoxes de travailler permettrait également d’étoffer la population active occupée.
Tous les secteurs, notamment ceux de la production d’électricité et des bâtiments, devront être parties prenantes aux efforts de décarbonation de l’économie. La taxe carbone récemment mise en place offre une base solide pour inciter à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Rehausser le taux de la taxe carbone appliqué au gaz naturel permettrait d’accélérer la décarbonation de la production d’électricité, qui représente la moitié des émissions totales de gaz à effet de serre.
On trouvera ici une Synthèse de l’Étude économique d’Israël reprenant ses principales conclusions et ses graphiques clés (vous êtes invités à inclure ce lien dans vos articles).
Les journalistes souhaitant obtenir de plus amples informations sont invités à contacter Spencer Wilson au Bureau des médias de l’OCDE (+33 1 45 24 81 18).
Coopérant avec plus d’une centaine de pays, l’OCDE est un forum stratégique international qui s’emploie à promouvoir des politiques conçues pour préserver les libertés individuelles et améliorer le bien-être économique et social des populations dans le monde entier.