Au cours des trois décennies qui se sont écoulées depuis que la Tchéquie a rejoint l’OCDE, son niveau de vie a nettement progressé, du fait de son ouverture aux échanges et à l’investissement, de la stabilité de son cadre institutionnel et du bon niveau de formation de sa population. Les pouvoirs publics devraient maintenant s’attacher à garantir la viabilité des finances publiques, compte tenu du vieillissement démographique, tout en relançant la croissance de la productivité, selon un nouveau rapport de l’OCDE.
D’après la dernière Étude économique de l’OCDE consacrée à la Tchéquie, la croissance devrait se redresser en 2025 et 2026, pour atteindre 2.1 % cette année et 2.5 % la suivante. L’inflation globale continuera de refluer pour s’établir à 2.3 % en 2025 puis à 2.0 % en 2026.
Ces perspectives sont positives, mais elles restent entourées de risques à la baisse. Les tensions géopolitiques pourraient tirer les prix de l’énergie vers le haut et perturber les chaînes d’approvisionnement. Un ralentissement plus persistant que prévu chez les partenaires commerciaux de la Tchéquie, en particulier en Allemagne, ou un renforcement des obstacles aux échanges pèseraient sur l’économie de la Tchéquie, qui est tournée vers l’exportation.
« Il sera essentiel d’améliorer les résultats scolaires de tous les élèves et d’élargir l’éventail des possibilités offertes aux travailleurs en matière de recyclage professionnel et de développement des compétences, tout en renforçant l’innovation et la dynamique des entreprises, pour relancer la croissance économique de la Tchéquie », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, lors de la présentation de l’Étude à Prague, aux côtés du Premier Ministre tchèque Petr Fiala. « Les autorités devraient poursuivre l’assainissement des finances publiques à moyen terme, afin de reconstituer des marges de manœuvre budgétaires et de se préparer à faire face aux tensions sur les dépenses à long terme, liées notamment au vieillissement démographique et à la transition écologique. »
Des réformes ont été adoptées afin d’améliorer la viabilité du système de retraite, et il faudrait les mener à leur terme. Lier l’âge légal de la retraite à l’espérance de vie permettrait de freiner encore la progression des dépenses. Revoir les prestations familiales, en raccourcissant le congé parental, dont la durée est longue, et en substituant aux prestations familiales en espèces des services d’accueil des jeunes enfants abordables et de qualité, inciterait les mères de jeunes enfants à reprendre leur activité professionnelle.
La croissance de la productivité s’est enlisée depuis la pandémie, ce qui se traduit par un ample écart de productivité par rapport à la moyenne de l’OCDE. Mieux cibler les aides à la recherche-développement (R-D) des entreprises sur celles qui sont jeunes et de petite taille, tout en continuant de développer les marchés financiers, les aiderait à surmonter leurs difficultés de financement.
Améliorer l’écosystème des jeunes pousses (start-ups) ainsi que la réglementation des marchés de produits et rationaliser les procédures d’insolvabilité permettraient de renforcer la dynamique des entreprises et faciliteraient l’entrée sur le marché et le développement d’entreprises productives et innovantes.
Les résultats du système d’enseignement sont bons globalement, mais les disparités sont fortes en matière d’éducation. Accroître les capacités d’accueil des jeunes enfants abordables et de qualité permettrait d’améliorer les futurs résultats scolaires des élèves, en particulier ceux des enfants issus de milieux vulnérables, ce qui garantirait l’égalité des chances entre tous. Améliorer les conditions de travail des enseignants, notamment en favorisant une plus grande diversité des parcours professionnels, peut permettre d’attirer et de conserver des enseignants de qualité.
Les pénuries de compétences et les problèmes d’inadéquation des compétences sont graves. Réformer le système d’enseignement et de formation professionnels (EFP) contribuerait à améliorer l’adéquation entre les compétences des diplômés et les besoins du marché du travail. Déployer davantage d’efforts pour rehausser le taux de diplômés de l’enseignement supérieur, tout en élargissant l’éventail des possibilités de recyclage professionnel et de développement des compétences offertes aux adultes actifs, permettrait de renforcer la capacité d’adaptation de la main-d’œuvre à l’évolution des besoins.
La transition vers la neutralité carbone exigera un train de mesures d’atténuation des émissions économiquement efficient, conjugué à des initiatives destinées à atténuer leur impact sur les catégories de population vulnérables et à renforcer le cadre d’adaptation au changement climatique.
Dans les secteurs non couverts par le système d’échange de quotas d’émission (SEQE) de l’Union européenne (UE), les prix effectifs du carbone sont trop bas pour que les objectifs climatiques puissent être atteints. L’élimination progressive du charbon du mix énergétique prévue d’ici à 2033 est essentielle pour parvenir à la neutralité carbone, et elle suppose d’accélérer le déploiement des énergies renouvelables. Il est nécessaire de renforcer les incitations à la rénovation des logements pour réduire l’intensité d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre du secteur des bâtiments.
On trouvera ici une Synthèse de l’Étude économique de la Tchéquie reprenant ses principales conclusions et ses graphiques clés (vous êtes invités à inclure ce lien dans vos articles).
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