La croissance du Chili a fait preuve de résilience ces dernières années et le durcissement opportun de sa politique monétaire a contribué au recul de l’inflation. Selon un nouveau rapport publié par l’OCDE, l’action publique doit désormais garantir la viabilité budgétaire et stimuler la productivité.
Selon la dernière Étude économique de l’OCDE consacrée au Chili, les perspectives de croissance à long terme du pays dépendront largement de sa capacité à lever les obstacles structurels au renforcement de la productivité et de l’investissement, tout en préservant la solidité de ses finances publiques. Pour libérer son potentiel de croissance, le Chili devra stimuler la transformation numérique et l’innovation, combler les disparités entre les genres sur le marché du travail et tirer parti des avantages que lui procurent son potentiel en matière d’énergies renouvelables et ses vastes réserves de lithium et de cuivre.
Selon les prévisions, le PIB devrait croître de 2.3 % en 2025 et de 2.1 % en 2026 tandis que l’inflation descendra peu à peu à 3.2 % en moyenne en 2026. La croissance sera tirée par une reprise progressive de l’investissement et par la vigueur de la consommation privée sous l’effet de la hausse des salaires réels et de la détente des conditions financières.
« Le Chili se trouve à un moment charnière, face à d’importantes difficultés mais aussi à de multiples possibilités », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE Mathias Cormann lors de la présentation de l’Étude à Santiago, aux côtés du ministre des Finances chilien, Mario Marcel. « Le Chili doit s’employer à renforcer son potentiel de croissance. Pour y parvenir, des investissements considérables et d’importantes réformes structurelles sont indispensables. En tirant parti de l’abondance de ses ressources naturelles et de la solidité de ses institutions, le Chili peut instaurer une croissance économique plus dynamique, plus durable et mieux partagée ».
La dette publique chilienne reste inférieure à la moyenne de l’OCDE, mais n’a cessé de s’accroître alors que les tensions à long terme sur les dépenses devraient s’accentuer. Pour inscrire la dette sur une trajectoire descendante et satisfaire les besoins de dépenses, il faudra améliorer l’efficience des dépenses et mobiliser les recettes fiscales, notamment en relevant l’impôt sur le revenu des personnes physiques, en réduisant les exonérations fiscales régressives et en continuant de lutter contre la fraude fiscale.
L’accélération des gains de productivité passera par la transformation numérique et l’innovation. Le Chili se caractérise par l’un des taux de connectivité les plus élevés d’Amérique latine, du fait des efforts déployés par les pouvoirs publics pour combler la fracture numérique. Cela étant, l’utilisation des outils numériques par les entreprises, en particulier les micros, petites et moyennes entreprises, est encore limitée. La hausse des dépenses publiques consacrées à la R-D et la simplification des programmes d’aides publiques à la R-D inciteraient le secteur privé à augmenter ses dépenses de R-D.
La réalisation des transitions numérique et écologique est entravée par des pénuries de travailleurs hautement qualifiés au Chili. Des efforts s’imposent à tous les niveaux du système d’enseignement et de formation, y compris dans les domaines de la formation tout au long de la vie et de la reconversion professionnelle, pour suivre le rythme de la transition numérique. De même, si les inégalités sociales et économiques entre les hommes et les femmes ont reculé au Chili, il faut encore s’efforcer de favoriser la participation des femmes au marché du travail. Étendre l’accès à des services d’accueil des enfants et des personnes âgées de qualité aiderait le Chili à libérer pleinement le potentiel de la population active.
Le Chili est fortement exposé aux aléas climatiques et s’est fixé des objectifs ambitieux de décarbonation de son économie. Pour atténuer les effets des risques climatiques, il est nécessaire de renforcer les capacités des pouvoirs publics et la coordination de leur action, et d’investir dans des infrastructures résilientes. Les efforts à déployer pour amplifier les énergies renouvelables exigent de simplifier la réglementation, de stimuler l’investissement, de mettre à niveau les infrastructures portuaires et de transport d’électricité, et d’augmenter la tarification du carbone afin d’atteindre les objectifs climatiques et de tirer parti des avantages de la transition écologique.
On trouvera une Synthèse de l’Étude économique du Chili reprenant ses principales conclusions et ses graphiques clés (vous êtes invités à inclure ce lien dans vos articles).
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