L'Accord de Paris a joué un rôle essentiel dans l'intensification de l'action climatique nationale à travers le monde. Les indicateurs présentés dans le tableau de bord montrent que les pays ont fait des progrès considérables, avec une expansion à la fois des politiques climatiques et des engagements d'atténuation. Cependant, les engagements d'atténuation décrits dans les contributions déterminées au niveau national (CDN) sont insuffisants pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris, ce qui met en évidence un écart d'ambition important. En outre, même ces engagements pourraient ne pas être respectés dans le cadre des politiques actuelles, ce qui dénote un écart de mise en œuvre. Alors que les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) continuent d'augmenter, les risques associés aux aléas et autres impacts liés au climat s'accroissent.
Tableau de bord de l’action climatique
Le tableau de bord de l'action climatique présente des indicateurs clés utilisés pour suivre les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs climatiques et fournir un aperçu de l'action climatique des pays. Le tableau de bord s'articule autour de quatre éléments clés, basés sur le modèle pression-état-réponse des indicateurs environnementaux (CAM2023). Il commence par les pressions et les facteurs qui déterminent les tendances en matière d'émissions de gaz à effet de serre (GES). Il décrit l'évolution des activités et des secteurs à l'origine des émissions. Il surveille l'état du climat et de l'environnement en présentant des indicateurs sur les risques et les vulnérabilités, en particulier les aléas liés au climat. Enfin, il couvre les réponses nationales en surveillant les politiques et les actions visant à atténuer le changement climatique et à s'y adapter, ainsi que les opportunités socio-économiques qui contribuent à une transition juste.
Progrès en matière d'action climatique
Indicateurs clés mondiaux
Cette section résume les principaux aspects de l'action climatique mondiale en présentant les principaux indicateurs mondiaux. Elle montre l'état actuel des objectifs zéro net, la trajectoire des émissions mondiales de GES, l'augmentation de la température moyenne mondiale et l'évolution des mesures d'atténuation du changement climatique.
Zéro net
Dès août 2024, 110 pays se sont engagés à atteindre un objectif de zéro émission nette, dont 96 d'ici 2050 ou avant. Toutefois, la plupart des objectifs ne sont pas juridiquement contraignants. Les objectifs zéro net couvrent environ 88 % des émissions mondiales de GES, mais seuls 27 pays et l'Union européenne, représentant 16 % des émissions mondiales de GES, ont inscrit ces objectifs dans la loi.
Émissions de GES et objectifs
Selon les estimations du GIEC, pour limiter le réchauffement de la planète à 1.5 °C d'ici la fin du siècle, les émissions totales de GES doivent diminuer de 43 % d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2019. Cela signifie que les pays devraient resserrer considérablement leurs objectifs respectifs en matière de climat. Actuellement, les membres de l'OCDE et les pays partenaires se sont engagés à réduire leurs émissions de 29 % et 5.7 %, respectivement, par rapport aux niveaux de 2022.
Changement de température annuel
Les températures annuelles à la surface du globe ont augmenté au cours des dernières décennies. En 2023, le monde a connu son année la plus chaude jamais enregistrée, avec des températures à la surface du globe supérieures de 0.6 °C à la moyenne 1991-2020, exposant un demi-milliard de personnes supplémentaires à des journées où les températures maximales dépassent 35 °C. En outre, l'année 2024 est en passe d'établir de nouveaux records en matière de réchauffement climatique, 15 records nationaux de chaleur ayant déjà été battus en août 2024.
Politiques d'atténuation du climat
Selon l'IPAC Cadre de mesure des actions et politiques climatiques (CMAPC), un outil de suivi des politiques climatiques, les mesures d'atténuation du changement climatique adoptées par les pays membres et les partenaires de l'OCDE ont augmenté de 1 % et 3 % en 2022 et 2023 respectivement, contre une augmentation annuelle moyenne de 10 % entre 2010 et 2021. Bien que le nombre, le champ d'application et la rigueur des politiques ne reflètent pas nécessairement leur efficacité, le ralentissement de l'adoption de mesures climatiques pourrait creuser l’écart de mise en œuvre.
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29 novembre 2024